9 septembre 2021 | Article 18

L’oppression “systématique” des convertis au christianisme en Iran fait l’objet d’un nouveau rapport approfondi de l’Iran Human Rights Documentation Center, basé aux États-Unis.

Disponible en anglais et en persan, ce rapport met en lumière les multiples façons dont les convertis au christianisme ont été et continuent d’être opprimés dans la République islamique, en violation du droit national et international.

Des accusations d'”apostasie”, qui conduisent dans certains cas à la condamnation à mort, à l’assassinat extrajudiciaire de responsables d’église, le rapport montre comment les chrétiens de nombreuses confessions ont été affectés, et en particulier ceux qui appartiennent au mouvement florissant des églises de maison.

Le rapport commence et se termine par une analyse de la compréhension chiite de l'”apostasie”, notant que “bien qu’il existe des désaccords et des ambiguïtés considérables concernant les actes qui pourraient constituer une apostasie”, la jurisprudence chiite suggère qu’il s’agit d’un crime passible de la peine de mort.

Et c’est dans ce contexte, suggère le rapport, que le traitement des chrétiens convertis en Iran chiite doit être compris.

Outre les accusations d'”apostasie”, le rapport décrit les autres accusations portées contre les convertis, notamment celle d'”agir contre la sécurité nationale” ou de propager un soi-disant “christianisme sioniste”. Il fournit également de nombreux exemples de dirigeants chrétiens, ainsi que de membres réguliers d’églises de maison, qui ont souffert de la campagne d'”arrestations et d’emprisonnements massifs” du régime, tout en détaillant les cas connus d’exécutions extrajudiciaires de chrétiens depuis 1979.

Le rapport fournit des exemples de confiscations de propriétés chrétiennes et explique comment cette pratique est liée aux efforts de la République islamique, “depuis ses premiers jours … pour diminuer la présence des chrétiens dans le pays et la limiter à de petits groupes de chrétiens ethniques”, par opposition aux convertis d’origine musulmane.

La dernière section du rapport décrit les façons dont la République islamique a violé sa propre constitution, ainsi que le droit international, avant de conclure :

“Non seulement les chrétiens convertis se sont vu refuser le droit de pratiquer leur religion ouvertement, librement et sans crainte de répression, mais ils ont également été confrontés aux politiques et pratiques répressives et discriminatoires du gouvernement iranien.

“Les convertis chrétiens ont été étiquetés comme non reconnus ou non officiels, leurs biens ont été saisis sans compensation et leurs droits à une procédure régulière ont été violés.

“Plusieurs pasteurs et convertis chrétiens ont été assassinés, beaucoup ont été envoyés derrière les barreaux et beaucoup ont été contraints de s’exiler.

“Les actions des gouvernements iraniens dans la poursuite des convertis chrétiens sont contraires au droit international des droits de l’homme et à la Constitution de l’Iran.”