12 juillet 2022 | Evangeliques.info

Déjà surnommé « échelon de punition », le texte de loi inquiète les Églises. La diffusion des deux projets de décrets sur la religion a surpris tout le monde, y compris les hauts fonctionnaires du Bureau gouvernemental des affaires religieuses du Vietnam. Selon le Morning Star, le gouvernement de Hanoï, avec à sa tête le président Nguyễn Xuân Phúca, a en effet mis les textes en ligne, à l’attention de l’ensemble des services gouvernementaux et du public, la première semaine du mois de juin. Ils devraient remplacer le décret 162/2017, en vigueur depuis le 1er janvier 2018. Selon les autorités, il s’agirait d’en combler les lacunes, entraînant un contrôle accru des pratiques religieuses.

Pourtant massivement rejetés il y a trois ans, les décrets introduisent des recours et des sanctions en cas d’infractions administratives de la part des Églises. « Si vous commencez avec quelque chose qui est très mauvais à la base (la déficience en matière de liberté religieuse, déjà présente), tout ajout ne peut être que mauvais aussi », décrit cependant un analyste vietnamien au Morning Star. « Le bricolage avec les marges ne changera pas le noyau pourri », déclare-t-il.

Les Églises doivent signaler leurs activités un an à l’avance

« Les exigences en matière de rapports sont extrêmement lourdes. Toutes les activités de l’Église locale doivent être signalées et approuvées un an à l’avance », précise le média, centré sur la persécution des chrétiens. Ainsi, les Églises s’exposent à des amendes voire à des fermetures administratives en cas de changements, qui ne seraient pas signalés rapidement, de locaux ou de personnel dans l’Église entre autres.

L’approbation préalable, par le gouvernement, de toutes les candidatures à la direction des organisations religieuses est déjà de mise. L’Église évangélique du Vietnam-Sud a par exemple dû soumettre les noms et les biographies de 257 candidats éligibles pour environ 30 postes de responsables. L’administration gouvernementale a refusé la candidature d’un pasteur dans cette liste. Après une enquête approfondie de son profil, il a en effet été qualifié de « fauteur de troubles ». En outre, aucune assemblée générale élective d’une organisation religieuse ne peut se tenir sans l’accord des autorités.