18 janvier 2022 | Lisa Zengarini | Vatican News
Alors que la Pologne prend la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Saint-Siège a encouragé la nouvelle présidence à continuer de mettre l’accent sur la protection de la liberté de religion, conformément aux principes et aux engagements de l’OSCE en matière de paix et de sécurité.
Avec 57 États d’Europe, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord, l’OSCE est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. Le ministre polonais des affaires étrangères, Zbigniew Rau, a inauguré sa présidence lors d’une session spéciale du Conseil permanent de l’OSCE à Vienne le 13 janvier, au cours de laquelle il a exposé les priorités de la Pologne.
Une intolérance religieuse en constante augmentation
S’exprimant lors de la réunion, l’observateur permanent du Vatican auprès de l’OSCE, Monseigneur Janusz Urbańczyk, a exprimé l’espoir du Saint-Siège qu’« une attention particulière sera accordée à l’intolérance et à la discrimination toujours croissantes à l’égard des chrétiens, des juifs, des musulmans et des membres d’autres religions ».
La discrimination religieuse contre la paix
Il a fait remarquer que de tels phénomènes ne constituent pas seulement une violation de la liberté religieuse, mais « peuvent déclencher des violences et des conflits à plus grande échelle, menaçant ainsi la sécurité et la stabilité de l’espace de l’OSCE et mettant finalement en danger les relations pacifiques entre les États participants ».
Mgr Urbańczyk s’est donc félicité de la perspective centrée sur l’humain annoncée par la présidence polonaise, qui, selon lui, « permettra d’accorder toute l’attention nécessaire à toutes les victimes de la violence, en reconnaissant en même temps la spécificité de l’intolérance et de la discrimination à l’égard des membres des religions et en répondant aux besoins spécifiques des communautés religieuses ciblées ».
Se concentrer sur le consensus
Le représentant du Vatican a également salué l’engagement de la Pologne à se concentrer sur la réalisation de progrès vers une résolution pacifique des conflits dans l’espace de l’OSCE, en veillant « à ce que toutes les voix soient entendues et tous les avis pris en compte ».
En fait, a-t-il dit, « nous ne pouvons relever efficacement les défis que par le biais du consensus (la règle d’or dans le processus de prise de décision de notre Organisation), qui exige une volonté d’écouter attentivement et de prendre dûment en considération les arguments de tous les États participants ».
Relever efficacement les défis
À cet égard, Mgr Urbańczyk a également souligné la nécessité d’éviter de se concentrer sur des questions qui divisent et qui ne sont pas pertinentes pour les objectifs fondamentaux de l’OSCE, à savoir assurer la paix et la sécurité en Europe.
Il a rappelé les paroles du pape François lors de son récent discours annuel au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, dans lequel le Saint-Père a exprimé sa préoccupation quant à la diminution de l’efficacité de nombreuses organisations internationales face aux défis contemporains « en raison des visions divergentes de leurs membres quant aux fins qu’ils souhaitent poursuivre ».
À cette occasion, le pape a noté que « dans de nombreuses organisations internationales, le centre d’intérêt est souvent déplacé vers des questions qui, par leur nature clivante, n’appartiennent pas strictement aux objectifs de l’organisation ».
« En conséquence », a-t-il ajouté, « les ordres du jour sont de plus en plus dictés par une mentalité qui rejette les fondements naturels de l’humanité et les racines culturelles qui constituent l’identité de nombreux peuples. »
Un engagement commun
Le représentant du Vatican a terminé son intervention en citant les mots du pape François dans son message pour la 55e Journée mondiale de la paix, rappelant que la paix est à la fois « un don d’en haut et le fruit d’un engagement partagé » auquel contribuent les différentes institutions de la société.
« Nous sommes fermement convaincus que l’OSCE représente une pièce importante de cette architecture de paix », a-t-il conclu.
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