8 mars 2021 | Evangeliques.info

Lors des votations fédérales du 7 mars, les Suisses ont accepté d’une courte majorité l’initiative «anti-burqa» ainsi que l’accord de libre-échange avec l’Indonésie avec respectivement 51,2% et 51,7% de votes pour. Le projet d’e-ID défendu par le Conseil fédéral est en revanche rejeté à 64,4%. La participation s’est révélée légèrement plus importante que les années précédentes avec un taux dépassant légèrement les 50%.

Le Comité d’Egerkingen à l’origine de l’initiative remporte une seconde victoire après l’interdiction des minarets en 2009. Cette initiative populaire «Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage» vise à la fois le port du voile intégral («burka» et «niqab») ainsi que d’autres formes de dissimulation du visage dans tous les lieux publics. Le Conseil fédéral s’était opposé à ce texte qu’il jugeait excessif. «Mais il ne s’agit pas d’un vote contre les 400 000 musulmanes et musulmans vivant en Suisse», a nuancé la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter lors de la conférence de presse du 7 mars.

Un signal en faveur d’une Suisse ouverte et éga­li­taire

Selon le Parti évangélique suisse (PEV), «l’électorat a envoyé un signal en faveur d’une Suisse ouverte et éga­li­taire ainsi que de ses valeurs qui défendent l’égalité des droits entre hommes et femmes», déclare-t-il dans un communiqué de presse du 7 mars. Le PEV Suisse, qui avait laissé la liberté de vote, «aurait pré­féré un contre-projet plus effi­cace au niveau légis­la­tif, qui aurait pris en compte cette pré­oc­cu­pa­tion et évité une inter­dic­tion de vête­ments dans la Consti­tu­tion».

L’initiative était par ailleurs soutenue par l’UDF et l’UDC. Marco Chiesa, le président de l’UDC s’est félicité des résultats: « Comme l’a déjà relevé la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, l’interdiction de se dissimuler le visage est légale et ne constitue pas une violation des droits humanitaires», lit-on dans un article du site matin.ch publié le 7 mars.

La section suisse d’Amnesty International (AI) quant à elle dénonce un texte qui «alimente inutilement la division et les craintes» et «qui discrimine une communauté religieuse en particulier».