7 septembre 2021 | Evangeliques.info

Stéphane Klopfenstein, directeur adjoint du Réseau évangélique suisse (RES), a déclaré à evangeliques.info le 6 septembre que l’adoption potentielle de la loi sur le mariage pour tous n’impacterait pas les Églises évangéliques. Les pasteurs refusant de célébrer les mariages homosexuels ne risqueraient aucune sanction pénale. La liberté religieuse est « ancrée dans la Constitution fédérale », indique le directeur adjoint. « En Suisse, la laïcité va très loin », ajoute-t-il. « L’Église est séparée de l’État et n’a pas de pouvoir politique, mais la laïcité va dans les deux sens et le civil n’a pas de pouvoir sur le religieux. »

L’Église n’a pas à s’adapter à toutes les lois

Ainsi, la légalisation civile du mariage homosexuel n’entraînerait pas d’obligations dans les sphères religieuses. « Nous avons des pratiques religieuses et l’État ne peut pas nous en imposer ». Stéphane Klopfenstein relève que si l’Église ne doit pas aller à l’encontre des lois, « cela ne veut pas dire qu’elle doit s’adapter à toutes les règles légales ».
« Si une Église estime qu’un mariage ne peut pas obtenir la bénédiction de Dieu pour des raisons théologiques, nous n’avons aucune contrainte pour les célébrer », précise le directeur adjoint du RES.

Droit privé, droit public

Un bon nombre d’Églises évangéliques sont organisées selon le droit privé et ont par conséquent un droit solide à l’autodétermination. Une analyse juridique publiée en juillet par trois juristes bâlois remettait cependant en cause la latitude des Églises de droit public. Sont concernées notamment les Églises réformées et les Églises catholiques et leur possibilité de « résister à l’interdiction constitutionnelle de la discrimination ».