10 septembre 2020 | Portes Ouvertes | Evangeliques.info

Suite à la chute d’Omar el Béchir, le Soudan continue d’opérer sa transition vers plus de droits et de libertés, Après avoir supprimé la peine de mort pour apostasie, en juillet dernier, le gouvernement a décidé de renoncer à l’islam comme religion d’État. Selon Evangelical Focus, la décision a été rendue publique lors des négociations de paix entre le gouvernement et les rebelles.

L’accord a été signé à Juba le 31 août par le vice-président du Conseil souverain du Soudan (gouvernement de transition) et les représentants du Front révolutionnaire soudanais, qui rassemble dix-sept groupes armés.

Signature d’un accord en deux phases

Parmi les protocoles inclus dans le document de Juba figure la création d’une commission pour la liberté religieuse, qui garantit les droits des communautés chrétiennes dans les régions du sud Soudan. Mais comme certaines fractions rebelles n’étaient pas présentes lors de la signature, un nouvel accord séparé a dû être signé entre le premier ministre soudanais et le chef du Mouvement populaire de libération du Soudan du nord. C’est ce deuxième document qui envisage l’élimination de l’islam en tant que religion d’État.

Une Constitution fondée sur la séparation de la religion et de l’État

« Pour que le Soudan devienne un pays démocratique où les droits de tous les citoyens sont consacrés, la Constitution doit être fondée sur le principe de la « séparation de la religion et de l’État », indique le document. Qui précise que la liberté de croyance, de culte et de pratique religieuse sera pleinement garantie à tous les citoyens soudanais : « aucun citoyen ne peut être victime de discrimination en raison de sa religion ».

La Commission pour la liberté religieuse américaine applaudit, mais demande l’abrogation complète de la loi anti-blasphème

Aux États-Unis, la Commission sur la liberté religieuse internationale a été l’une des premières à applaudir cette décision. Et d’encourager le premier ministre soudanais Abdalla Hamdock a persévéré dans cette voie. De leur côté, les responsables religieux du Soudan sont aussi satisfaits, tout en restant prudents. En effet, le pays a encore des obligations à respecter. Les indemnisations promises pour les Églises détruites ou confisqués sous el-Béchir ont été retardées, en raison de la bureaucratie.

Et si la loi sur le blasphème n’implique plus la peine de mort, elle permet encore de condamner une personne à six mois de prison. La Commission américaine pour la liberté religieuse a demandé l’abrogation complète de cette loi anti-blasphème, ainsi que la réforme du système judiciaire et du Ministère de l’Éducation, vestiges islamistes.