6 août 2020 / Evangeliques.info
De safran vêtu, le Premier ministre indien fait sauter les barrières entre le politique et le religieux. Le 5 août, Narendra Modi a posé la première pierre de la construction du très controversé temple de Ram, à Ayodhya, dans l’Uttar Pradesh.
Jusqu’en 1992, la mosquée Babri bâtie au XVIe siècle par l’empereur moghol Babur recouvrait le site. Elle avait été détruite par des extrémistes hindous. Plus de 2 000 personnes, en majorité des musulmans, étaient mortes dans les émeutes intercommunautaires qui avaient suivi. Selon des groupes hindous, ce site d’Ayodhya serait le lieu de naissance du dieu Ram et abriterait les vestiges d’un temple ancien.
« Toute l’Inde est en fête aujourd’hui. Une histoire d’or a été écrite », s’est réjouit Narendra Modi, lors de cette cérémonie purement religieuse, après avec effectué plusieurs prières et gestes rituels.
Tous les Indiens qui appartiennent aux minorités religieuses (…) n’auront plus voix au chapitre
-Nilanjan Mukhopadhyay
« Cette cérémonie oblitère toute séparation entre la religion et l’État », assure Nilanjan Mukhopadhyay, auteur spécialisé sur le nationalisme hindou, cité par RFI. Il poursuit : «Le dieu Ram n’est plus un dieu, mais il est converti en symbole du nationalisme indien. Tous les Indiens qui appartiennent aux minorités religieuses ou qui sont opposés à cette vision n’auront plus voix au chapitre. »
La date du 5 août, « déterminée par un astrologue », n’est pas anodine. Il s’agit en effet du premier anniversaire de la révocation de force par New Delhi de l’autonomie du Cachemire indien, à majorité musulmane, désormais divisé en deux régions et sous contrôle militaire permanent.
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