24 mai 2023 | Sao Paulo, Brésil | John Graz | CILRAP

Titre un peu excessif sans doute, mais qui se justifie pleinement. La division sud américaine de l’Église adventiste du septième jour (DSA) avait reçu en 2015 le prix de la liberté religieuse internationale pour l’organisation d’évènements majeurs sur une période d’approximativement 20 années. Le 4e congrès mondial de l’IRLA (International Religious Liberty Association) en 1997 à Rio, le 1er Méga festival en 2006 à Sao Paulo avec plus de 12 000 participants, puis le 1er Festival mondial en 2009 à Lima, au Pérou avec 45 000. Un évènement qui clôturait une semaine d’activités avec trois symposiums, des visites au gouvernement et une marche interreligieuse avec environ 10 000 participants.

Ce fut le plus grand festival connu jamais organisé, sur ce thème. Une sorte de record du monde partagé toutefois avec le Festival de Luanda, Angola, qui rassembla environ 45 000 participants dans le stade de la Citadelle. Le 25 mai 2013, c’est à Sao Paulo que se tint le 2e festival mondial à Anhangabau Valley. Environ 30 000 s’y rassemblèrent pendant plus de deux heures. Edson Rosa, alors directeur du département APLR à la DSA, était le principal coordinateur. Il eut son lot de grands soucis et de grande joie. L’événement fut précédé par un symposium international, un concert, conduit par un jeune musicien prometteur, Richard Kogima. Evènement accompagné par diverses rencontres officielles et que la présence active du président de la Conférence générale Ted Wilson et Ganoune Diop apporta un écho supplémentaire.

Des plans avaient été faits pour que le 9e Congrès mondial de l’IRLA et le 3e Festival aient lieu à Sao Paulo. Helio Carnassale, le directeur du département au niveau de la Division sud américaine, avait bien préparé avec l’intention de faire une nouvelle différence. Malheureusement, COVID-19 oblige, tout fut annulé. Entre 2016 et 2018, Helio m’avait invité à deux reprises au Brésil pour faire des conférences et conduire des séminaires de formation. Ce qui fut un grand plaisir pour moi.

En 2019, la pandémie interrompit les projets et ce fut par la force des choses la traversé du désert. Seule l’association ABLIRC que nous avions parrainé à la suite du congrès de Rio de Janeiro, maintint quelques symposiums par Zoom. ABLIRC avait fait sa place au niveau de la ville et de l’État de Sao Paulo. Sa présidente, l’avocate Damaris Moura, étant également la fondatrice et la présidente de la Commission de droit et de liberté religieuse de l’OAB (Organisation des avocats brésiliens), puis députée au parlement de l’État et présidente de la fédération des avocats adventistes du Brésil.

Était-ce la fin d’une période de grâce ?

Non, car l’an dernier, je reçus une invitation du nouveau directeur du département de la Division, Luis Mario, pour un congrès qui aurait lieu peu après les élections présidentielles de novembre 2022. Malheureusement, la période postélectorale fut marquée par des troubles et des tensions qui divisèrent les familles et le pays.  Les organisateurs jugèrent plus sage de reporter l’évènement de quelques mois. Reporté, mais maintenu, le congrès eut lieu le 13 mai et fut suivi du 15 au 17 par un symposium nommé : Religious Freedom 25.

Remarquablement organisé par l’Union centrale du Brésil et son directeur Odailson A. Fonseca, le congrès eut lieu dans la grande église de l’université adventiste UNASP.  Je prêchais en anglais, bien sûr, à deux reprises en matinée sur le thème : Pourquoi défendons-nous la liberté religieuse ? 2000 personnes étaient présentes dans la chapelle au premier service et entre 500 et 800 au deuxième. Seul le premier service était diffusé sur internet. La rencontre de l’après midi rassembla les responsables de l’Union et des fédérations, et un public de 1800 personnes comptabilisées (adventistas.org – Igreja Adventista em Sao Paulo Celebra Liberdade Religiosa durante encontro).

Un service de bus avait été organisé. Grâce à la qualité du travail de mon traducteur Milton Torres et malgré les problèmes techniques, tout se passa bien. Une cérémonie suivit avec remise de médailles pour les directeurs de la liberté religieuse des fédérations. Cette première journée à l’intention du public et des membres d’église fut une réussite et surtout un signal fort fut donné : Celui du retour de la promotion de la liberté religieuse dans la métropole, au Brésil et en Amérique du Sud. La présence des responsables des autres unions sud américaines ouvrait la porte à d’autres projets.

Une nouvelle période post Quovid s’annonçait sur de bonnes bases. Il restait maintenant à former et à motiver les dirigeants du département à tous les niveaux.  Ce fut le plan de Luis Mario appelé Religious Freedom 25 qui eut lieu du 15 au 17 mai à l’auditorium de la Fédération de Sao Paulo. Il comportait des

présentations en session plénière et une série d’ateliers. L’objectif étant l’échange et la présentation de propositions pour la promotion de la liberté religieuse au Brésil et en Amérique du Sud. Le nombre 25, faisant référence aux 25 sujets présentés en sessions plénières et en ateliers. Parmi eux : Le racisme, l’environnement, les relations Église – État, l’éducation …

Pour mener à bien ce programme et répondre aux attentes des participants, la nouvelle association du Département de la Conférence générale, Bill Knott, nous rejoint. Sa présence et sa participation furent très appréciées. Mon premier sujet fut : Séparation Église- État : une ligne rouge à ne pas franchir.

Comment répondre à ceux qui pensent que l’Église où les églises devraient à nouveau faire alliance pour sauver la société ?  Le soir de la première journée, Bill et moi étions invités par la faculté de droit de l’université UNASP pour une rencontre avec les étudiants. Bill présenta l’engagement social des pionniers adventistes dans la défense des valeurs de l’Évangile. Sujet qu’il reprendra à la dernière session plénière.

Au cours de cette session, on me demanda de dire quelques mots aux participants. La plupart étant des avocats au service de l’église dans les pays d’Amérique du Sud. Je rappelais les grands évènements organisés dans la division qui furent des exemples pour de nombreux pays. Le résultat fut inespéré. En une dizaine d’années, 45 festivals nationaux et internationaux furent organisés dans une trentaine de pays. Ils rassemblèrent près de 300 000 personnes. Le dernier eut lieu à Kigali en 2018. 30 000 personnes dont le président de la république étaient présents.

La covid a brisé la dynamique, mais pas le rêve. Un évènement est un message. Celui du festival se résumait ainsi : Merci à Dieu et à notre pays pour la liberté religieuse. Nous l’aimons et nous voulons la garder. Le festival donnait l’occasion à l’Église de présenter sa jeunesse avec défilé des scouts adventistes, des étudiants, des associations de femmes, des services médicaux, des enseignants, d’ADRA … tout cela pour dire : Voilà le résultat de la liberté : Servir les autres et la société. La liberté religieuse est un plus pour le pays et les citoyens. Merci seigneur pour cette liberté.

Me tournant vers Luis Mario, je lui dis avec le sourire. Nous n’avons pas atteint notre rêve d’un rassemblement de 100 000 personnes pour la liberté religieuse. Nous l’avons gardé pour toi et ton équipe. Que Dieu te bénisse. En fait, peu importe le nombre, l’intention et la consécration comptent davantage. Comme le soulignait Ellen White, même si nous savons que la liberté religieuse ne triomphera pas dans ce monde, elle doit faire l’objet d’actions, car elle est une nécessité pour annoncer l’Évangile. Elle est un message de liberté et d’amour que notre Dieu n’a cessé de nous donner.