Dans son 4e rapport annuel de plus de 300 pages, publié en janvier 2007, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) signale que les sectes recrutent désormais dans le secteur professionnel. Elle constate que les mouvements sectaires s’adaptent, délaissant désormais les gourous mystiques au profit de formateurs qui se fondent dans le paysage, sans signes extérieurs de prosélytisme, pour recruter des adeptes. L’emprise d’une secte sur un individu peut commencer par un banal stage de formation professionnelle ou de réinsertion sociale, conclut ce rapport. Il y a danger s’il est coûteux, exigeant en temps et en « obéissance », ou s’il implique des mises en condition par des jeûnes ou des prises de substances nocives.
Mais, selon la Miviludes, il ne faut pas voir des sectes partout : on peut parler de « dérive sectaire » quand il y a une « mise en état de sujétion », c’est-à-dire une emprise manifeste sur la personne, qui s’insinue dans la vie de tous les jours. Cette dérive se caractérise également par la rupture des liens familiaux et la disparition du patrimoine de la personne. Le rapport précise que le contexte économique est porteur : les métiers évoluent, les individus cherchent à optimiser leurs capacités d’adaptation, d’où une profusion de stages de « reconstruction personnelle » et de formations liées au domaine de la santé.
La Miviludes cite ainsi la formation, non reconnue, de « praticien en analyse et réinformation cellulaire », mélange de psychothérapie et de naturopathie, qui « vise à rétablir l’harmonie entre le corps, l’esprit et son environnement », ou encore la formation de Doula (accompagnatrice d’accouchement). Certaines sectes font aussi une intense activité de lobbying dans le domaine de la propriété intellectuelle (source de copyrights) et dans le domaine informatique.
source : BIA
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