Les Baha’is de France sont inquiets. En un mois, dans dix villes iraniennes, quelque 150 cas de harcèlement envers leurs coreligionnaires ont été rapportés. Des écoliers et des lycéens baha’is sont la cible d’insultes voire de pressions pour se convertir à l’islam, à d’autres on impose des cours où leur religion est publiquement diffamée, enfin ils sont soumis à des contrôles « d’histoire iranienne » à partir de textes qui dénigrent et falsifient leur héritage religieux. Un élève admis dans un institut d’art, a été poursuivi par les autorités et a été, à trois reprises, immobilisé les yeux bandés, et battu. Les enfants harcelés ont entre 6 et 17 ans. Parmi les plus âgés d’entre eux, les victimes sont en majorité des filles (68 sur 76 lycéens).
Ces actes préoccupent d’autant plus les baha’is de France qu¹ils sont commis par ceux à qui les élèves sont confiés : leurs enseignants et le personnel administratif des établissements scolaires. Ces faits se multiplient dans le pays, ce qui laisse penser qu’ils relèvent d’une politique concertée et systématique à l’égard de cette minorité religieuse, la plus nombreuse d’Iran (350 000).
Cette escalade intervient alors que depuis quelques mois, les étudiants bahá’ís admis dans les universités iraniennes en 2006, pour la première fois après 25 ans d¹interdiction d’études supérieures, sont renvoyés les uns après les autres au seul motif de leur religion (94 depuis février). Tout ce passe comme si, après avoir privé d’études supérieures plusieurs générations de baha’is, on avait décidé d¹interdire, par l’intimidation, l’accès de leurs enfants à l’éducation de base.
Dans le même temps la presse officielle mène une campagne de dénigrement systématique des baha’is. Les autorités ont entrepris le fichage de tous les baha’is du pays (alerte de l’ONU du 20 mars 2006). Cent vingt d’entre eux sont actuellement détenus dans les prisons iraniennes au motif de leur confession religieuse et attendent leur procès.
Rappelons que depuis le début de la révolution islamique d’Iran en 1979, les 350 00 baha’is de ce pays sont victimes de persécutions systématiques et sans fin. Au début des années 1980, plus de 200 d’entre eux ont été tués, des centaines emprisonnés et des milliers privés d’emploi et d’éducation. Ce sont des « infidèles non protégés » en Iran. Ils sont à la merci du régime. Considérés comme des sous-citoyens, ils n’ont pas droit de toucher la retraite à laquelle ils ont cotisé, d’être fonctionnaire, de se réunir pour pratiquer leur foi. Etre baha’i peut être un motif suffisant pour se voir confisquer ses biens, ou son commerce. Des cimetières entiers ont été profanés et rasés, et ils sont contraints de cacher les tombes de leurs défunts.
Source : service de presse des Baha’is de France
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