9 août 2021 | Evangeliques.info
Sunil (nom d’emprunt) huit ans est détenu par la police à des fins de protection. Sa famille a fui leur village de Bhong dans le district de Rahim Yar Khan, au Pendjab, et est obligée de vivre cachée. Libéré sous caution la semaine dernière, après une semaine de détention, le garçon – membre de la minorité hindoue – a été inculpé pour blasphème. Il est accusé d’avoir intentionnellement uriné sur un tapis dans la bibliothèque d’une madrassa (école coranique) où étaient conservés des livres religieux, le mois dernier, rapporte The Guardian. Jamais une personne aussi jeune n’avait été accusée de blasphème au Pakistan. Dans le pays, ces accusations peuvent entrainer la peine de mort.
Après la libération du garçon, la foule a attaqué un temple hindou. Par crainte d’attaques, des centaines de familles du quartier ont fui leur domicile. La famille de Sunil indique que ce dernier n’a pas toujours pas compris ce qui lui était reproché ni pourquoi il a été détenu pendant une semaine. Elle n’envisage pas de retourner ni dans le village, ni dans la région.
Cibler les minorités religieuses
« Les lois pakistanaises sur le blasphème ont longtemps été abusées pour cibler des groupes minoritaires, mais cette affaire marque un tournant choquant et extrême », dénonce Rimmel Mohydin, chargée de campagne pour l’Asie du Sud à Amnesty International. « En plus de veiller à ce que ces accusations ridicules soient abandonnées, les autorités pakistanaises doivent immédiatement fournir une protection adéquate au garçon, à sa famille et à la communauté hindoue au sens large. Les responsables de la violence collective qui s’en est ensuivi doivent également être tenus pour responsables », déclare la militante.
Amnesty International exhorte les autorités à abroger d’urgence ces lois antiblasphème : une « législation pernicieuse ». Bien qu’aucune exécution pour blasphème n’ait eu lieu dans le pays depuis l’introduction de la peine de mort pour ce crime en 1986, les suspects sont souvent attaqués et parfois tués par des foules, souligne The Guardian. Les chrétiens sont aussi régulièrement ciblés par des accusations de blasphème.
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