12 avril 2021 | Evangeliques.info
Arrêtés le lendemain par la police de la province pakistanaise du Pendjab, les deux femmes risquent la prison à vie, en vertu de l’article 295-B du code pénal, rapporte le site Vaticanews dans un article publié le 10 avril sur son site. Elles ont été dénoncées par le personnel de l’hôpital après avoir gratté un autocollant qui contenait un verset du Coran, sur leur casier. Accusées d’outrage, elles sont détenues au poste de police de Faisalabad. Les noms de Newish Urooj et Mariam Lal rejoignent ainsi une longue liste de chrétiens victimes de la loi sur le blasphème (les articles 295a, 295b et 295c du code pénal pakistanais). Celle-ci prévoit la prison à vie ou la peine de mort pour le crime d’insulte au prophète Mahomet, à l’islam ou au Coran.
« Des gens (…) sont encouragés à se faire justice eux-mêmes. »
« Ce n’est pas le premier incident de ce type, mais dans le passé, nous avons vu comment les gens utilisent cette loi pour régler leurs rancunes personnelles ou punir leurs rivaux », a déclaré Nasir Saeed, le directeur de l’American Center for Law and Justice, basé à Washington au Christian Post, dans un article du 11 avril publié sur son site. « Sans action gouvernementale pour réformer la loi sur le blasphème, ajout-t-il, des gens (…) sont encouragés à se faire justice eux-mêmes. »
En janvier, une autre infirmière chrétienne, Tabitha Nazir Gill, 30 ans, était elle aussi accusée de blasphème au Sobhraj Maternity Hospital de la ville de Karachi dans la province du Sind, où elle avait travaillé pendant neuf ans, rapporte l’organisation américaine de défense des persécutions International Christian Concern, dans ce même article.
Minorités chrétiennes prises pour cible
Si les personnes reconnues coupables d’avoir insulté l’islam ou son prophète Mahomet sont punies de la peine de mort, les faux accusateurs ou faux témoin de blasphème, en revanche, échappent aux sanctions. La loi est utilisée par les radicaux islamiques pour cibler les minorités religieuses, chrétiennes, chiites, ahmadiyyas et hindous. La loi peut aussi constituer un levier en vue d’obtenir un consensus politique. Jusqu’à présent, les tentatives de modification du code pénal sont restées vaines.
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