Historique de l’association internationale pour la défense de la liberté religieuse
C’est en 1945 que le Docteur Jean Nussbaum fonda l’Association internationale pour la défense de la liberté religieuse (AIDLR).
Au cours d’un séjour aux U.S.A. en 1945, alors qu’il était observateur à la conférence de San Francisco qui a créé l’ONU, le docteur Jean Nussbaum eut des contacts fructueux avec différentes personnalités. C’est là qu’il a rencontré Paul Boncour, ancien président du Conseil français, souvent ministre dans les gouvernements de la troisième République, représentant permanent de la France à la SDN (Société des nations) à Genève, puis à la conférence de San Francisco. Résistant à la première heure, il était le président des 80 parlementaires qui avaient refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, à Vichy. Ce jour-là, l’ensemble des députés et des sénateurs avait remis tous les pouvoirs de la République, y compris le pouvoir de rédiger une nouvelle Constitution.
À San Francisco, étaient réunies les plus hautes autorités mondiales. Les buts de guerre, pour les USA et leurs alliés, étaient la proclamation des droits de l’homme, la généralisation de la démocratie dans tous les pays, la garantie des libertés fondamentales pour tous les êtres humains.
Ces conversations au plus haut niveau ont préparé le docteur Jean Nussbaum à concevoir et à construire ce qui sera la grande réalisation de sa vie, cette association internationale (AIDLR), qui s’étend aujourd’hui à l’ensemble de l’Europe. En 1945, lors d’un voyage à Londres, il a pu obtenir un entretien avec Madame Franklin Roosevelt, qui a bien voulu s’intéresser à la grande cause de la liberté religieuse. Le président Franklin Roosevelt et sa famille étaient animés, comme la plupart des Américains, d’une profonde foi protestante. Pour son quatrième mandat, en 1944, prêtant serment sur la Bible, il lut ce verset écrit par Saint Paul aux Corinthiens : « Maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité. Mais la plus grande de ces choses, c’est la charité ».
Madame Roosevelt accepta donc le titre de présidente du comité d’honneur de l’AIDLR. Par la suite, leurs relations de sympathie s’étendirent aux fils Roosevelt, que le docteur rencontra plusieurs fois dans la résidence familiale où il était reçu. Ce comité d’honneur avait pour but de faire acquérir à l’AIDLR une audience mondiale, grâce notamment à des personnalités universellement connues et respectées. Ces noms célèbres mettaient en pleine lumière l’importance primordiale de la liberté de conscience et de religion, fondement essentiel de la liberté démocratique, que les USA et leurs alliés avaient la ferme ambition de faire prévaloir partout, après tant de ruines et de souffrances accumulées par les régimes dictatoriaux.
En 1945, la France avait retrouvé son rang de puissance mondiale, grâce à l’amitié américaine, grâce à son vaste empire colonial que le maréchal Pétain avait su préserver et qui avait contribué à la victoire des alliés. La langue française n’était pas encore supplantée, comme elle l’est aujourd’hui, par l’anglo-américain. Elle était encore la langue diplomatique, comme l’était le latin au moyen-âge.
Dans ses nombreux voyages dans le monde, dans ses conversations avec des responsables politiques et des diplomates, le docteur Nussbaum parlait toujours le français, qui était encore assez universellement connu. Il parlait très rarement l’anglo-américain.
Sous la présidence de Madame Franklin Roosevelt, à laquelle succéda le docteur Albert Schweitzer, le comité d’honneur de l’AIDLR était constitué de hautes personnalités françaises mondialement célèbres : le comte Wladimir d’Ormesson, ambassadeur de France, le professeur Léon Binet, membre de l’Institut et doyen de la Faculté de médecine de Paris, le duc Louis de Broglie, membre de l’Académie française et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, le savant Jean Rostand, membre de l’Académie française, le professeur Paul Bastid, ancien ministre, membre de l’Institut, les écrivains Georges Duhamel et André Siegfried, tous deux membres de l’Académie française. D’autres grands noms s’ajoutèrent bientôt à cette liste prestigieuse : le président Edouard Herriot, Paul-Henri Spaak, premier ministre de Belgique, René Cassin, prix Nobel de la paix, le professeur Pierre Lépine, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine, etc.
Sans aucun doute, la notoriété de ces personnalités exceptionnelles, connues dans le monde entier, a beaucoup contribué au succès des interventions parfois difficiles du docteur Jean Nussbaum, qui est resté secrétaire général de l’AIDLR presque jusqu’à son décès, en 1967.
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