16 janvier 2023 | ADF International

Alors qu’un musicien soufi attend de savoir s’il sera condamné à la peine de mort pour son “blasphème” dans une affaire très médiatisée devant la Cour suprême du Nigéria, le député européen italien Carlo Fidanza a attiré l’attention sur la persécution des minorités religieuses au niveau international par la criminalisation du “blasphème” dans des pays comme le Nigéria.

L’homme politique a mis en avant le cas du musicien Yahaya Sharif-Aminu, qui a été condamné à la mort par pendaison en août 2020 pour avoir publié sur WhatsApp des paroles de chansons jugées blasphématoires.

Avec le soutien de l’ADF International, le cas de Yahaya a fait l’objet d’un appel devant la Cour suprême du Nigeria, contestant la constitutionnalité des lois sur le blasphème fondées sur la charia.

“Nous saluons les remarques de Carlo Fidanza et d’autres personnes qui attirent l’attention sur les violations flagrantes des droits fondamentaux auxquelles nous assistons dans des pays comme le Nigeria. Depuis des décennies, les défenseurs des droits de l’homme attendent l’occasion d’annuler les lois sur le blasphème au Nigeria et de sauvegarder le droit fondamental à la liberté d’expression, protégé par le droit international. Le cas de Yahaya pourrait être le catalyseur du changement que nous avons espéré. Nous soutenons le cas de Yahaya parce que personne ne devrait être persécuté pour ce en quoi il croit, et nous espérons donc que les lois sur le blasphème seront éradiquées au Nigeria une fois pour toutes”, a déclaré le Dr Adina Portaru, avocate principale de l’ADF International à Bruxelles.

Regardez le discours à la plénière du Parlement européen ici (italien).

M. Fidanza, qui est coprésident de l’Intergroupe du Parlement européen sur la liberté de religion et de conviction et la tolérance religieuse, a fait remarquer qu’il existe sept pays dans le monde où une personne peut être condamnée à mort pour blasphème, à savoir le Pakistan, l’Iran, l’Afghanistan, le Brunei, la Mauritanie, l’Arabie saoudite et le Nigeria.

Le membre du Parlement européen a demandé l’annulation des lois sur le blasphème au Nigeria, les qualifiant de “contraires aux droits de l’homme des minorités religieuses, au droit international et aux engagements du Nigeria envers ses traités.”

Fidanza poursuit : “ce serait un signal important sur le plan interne, contre les milices islamistes qui ensanglantent le pays, et sur le plan international, envers tous les États qui utilisent les lois anti-blasphème pour cibler les minorités religieuses.”

Pour en savoir plus sur le cas de Yahaya, consultez le site https://adfinternational.org/nigeria-blasphemy-laws/.