Washington DC, 9 décembre 2019 / USCIRF

La Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié aujourd’hui un rapport intitulé « Lois sur l’apostasie, blasphème et dicours de haine en Afrique : Implications pour la liberté religieuse et de conviction. » Ce rapport examine ces restrictions à la liberté d’expression et leur impact sur la liberté religieuse à travers le continent africain.

« Les libertés de religion ou de conviction et d’expression ou d’opinion, citées respectivement aux articles 18 et 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, sont étroitement liées. Ce rapport illustre à quel point il est essentiel que nous nous efforcions de protéger les deux droits lorsque nous luttons contre la discrimination et la haine, » a déclaré le président Tony Perkins.

Le rapport détaille la prévalence des lois problématiques sur le discours dans plus de la moitié des pays d’Afrique : au moins neuf pays ont édicté des lois sur l’apostasie, 26 pays ont rédigé des lois contre le blasphème et 29 pays sanctionnent le discours haineux. Les lois qui interdisent le blasphème (l’insulte d’une religion ou d’objets ou lieux religieux) et l’apostasie (la renonciation publique à sa foi) violent le droit international des droits de l’homme. Le droit international autorise des restrictions étroites sur le discours de haine et ses formes les plus dangereuses, telles que l’incitation au génocide. Cependant, les effets de lois générales et vagues sur le discours haineux peuvent avoir un impact négatif sur la liberté religieuse.

« Nous avons vu le danger des lois sur la liberté d’expression qui ne protègent pas les droits de l’homme en Afrique (de l’application incorrecte des lois sur les discours de haine au Soudan du Sud, à l’utilisation de la loi sur le blasphème en Mauritanie pour imposer une peine de mort à un blogueur. Nous interpelons le gouvernement américain pour faire pression et obtenir l’abrogation des lois sur le blasphème et l’apostasie en Afrique, et de s’enquérir de l’évaluation et la réforme des lois sur le discours de haine afin de les rendre conformes aux normes internationales, » a déclaré la vice-présidente Gayle Manchin.