3 mai 2022 | USCIRF

Recommande l’Afghanistan comme pays particulièrement préoccupant

La Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié son rapport annuel 2022 qui documente les développements survenus en 2021, notamment une régression significative dans des pays comme l’Afghanistan et la République centrafricaine (RCA). Le rapport annuel 2022 de l’USCIRF fournit des recommandations pour améliorer la promotion de la liberté de religion ou de conviction à l’étranger par le gouvernement américain.

Le rapport fait également état des recommandations de l’USCIRF mises en œuvre par le gouvernement américain – notamment la désignation de la Russie comme pays particulièrement préoccupant, l’imposition de sanctions ciblées aux auteurs de violations de la liberté de religion et la détermination de génocides pour les atrocités perpétrées par le gouvernement chinois contre les Ouïghours et autres musulmans turcs et par l’armée birmane contre les musulmans rohingyas.

“Nous sommes découragés par la détérioration de la liberté de religion ou de conviction dans certains pays, en particulier en Afghanistan, sous le gouvernement de facto des Talibans depuis août. Les minorités religieuses ont été victimes de harcèlement, de détention et même de mort en raison de leur foi ou de leurs croyances, et des années de progrès vers un accès plus équitable à l’éducation et à la représentation des femmes et des filles ont disparu”, a déclaré Nadine Maenza, présidente de l’USCIRF. “Entre-temps, l’USCIRF est encouragée par le fait que l’administration Biden a continué à donner la priorité à la liberté religieuse internationale au cours de sa première année. Afin de poursuivre ces progrès, nous demandons instamment à l’administration de mettre en œuvre les recommandations de l’USCIRF – en particulier, d’étendre sa désignation de réfugié de priorité 2 afin d’accorder l’accès aux groupes religieux à risque en Afghanistan, et de désigner le Nigeria comme un pays particulièrement préoccupant”.

L’indépendance et le caractère bipartisan de l’USCIRF lui permettent d’identifier sans détour les menaces qui pèsent sur la liberté de religion à l’étranger. Dans son rapport annuel de 2022, l’USCIRF recommande au Département d’État de désigner 15 pays comme “pays particulièrement préoccupants” (CPC) parce que leurs gouvernements commettent ou tolèrent des “violations systématiques, continues et flagrantes”. Parmi eux, 10 ont été désignés comme CPC par le Département d’Etat en novembre 2021 : Birmanie, Chine, Érythrée, Iran, Corée du Nord, Pakistan, Russie, Arabie saoudite, Tadjikistan et Turkménistan – ainsi que cinq autres : Afghanistan, Inde, Nigeria, Syrie et Vietnam. Pour la toute première fois, le Département d’État a désigné la Russie comme CPC en 2021, ce que l’USCIRF recommandait depuis 2017. Malheureusement, le Département d’État a retiré le Nigéria de la liste des CPC alors qu’il y avait été ajouté l’année précédente et que les conditions de liberté religieuse restent désastreuses.

Le rapport annuel 2022 recommande également le placement de 12 pays sur la liste de surveillance spéciale (SWL) du département d’État, en raison de la perpétration ou de la tolérance de violations graves par leurs gouvernements. Parmi ces pays figurent trois pays que le département d’État a placés sur cette liste en novembre 2021 : l’Algérie, Cuba et le Nicaragua – ainsi que neuf autres : Azerbaïdjan, RCA, Égypte, Indonésie, Irak, Kazakhstan, Malaisie, Turquie et Ouzbékistan. En 2021, l’USCIRF a retiré la RCA de ses recommandations en matière de SWL car les incidents de ciblage et de violence religieuse avaient diminué en 2020, mais ces tendances se sont depuis inversées.

Le rapport annuel 2022 recommande en outre au Département d’État sept acteurs non étatiques à redésigner comme “entités particulièrement préoccupantes” (EPC) pour des violations systématiques, continues et flagrantes. Le département d’État a désigné ces sept groupes comme EPC en novembre 2021 : al-Shabaab, Boko Haram, les Houthis, Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), l’État islamique dans le Grand Sahara (ISGS), l’État islamique dans la province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP ou ISIS-Afrique de l’Ouest) et Jamaat Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM).

“Tout au long de l’année écoulée, le gouvernement américain a continué à condamner les atteintes à la liberté de religion et à demander des comptes aux auteurs de ces actes par le biais de sanctions ciblées et d’autres outils à sa disposition. À l’avenir, les États-Unis devraient prendre des mesures supplémentaires pour soutenir la liberté de religion ou de croyance dans le monde entier “. Le rapport annuel 2022 de l’USCIRF fait des recommandations sur la manière dont le Congrès et l’exécutif peuvent faire avancer ce droit humain universel et fondamental”, a déclaré Nury Turkel, vice-président de l’USCIRF.

En plus des chapitres présentant les principales conclusions et les recommandations politiques des États-Unis pour ces 27 pays, le rapport annuel décrit et évalue la politique internationale des États-Unis en matière de liberté religieuse dans son ensemble. Le rapport met également en évidence les évolutions et les tendances mondiales importantes liées à la liberté de religion au cours de l’année 2021 – y compris dans les pays qui ne répondent pas aux critères des recommandations du CPC ou du SWL. Il s’agit notamment de la pandémie de COVID-19 et de la liberté de religion, de l’application de la loi sur le blasphème et les discours de haine, de la répression transnationale, de l’intolérance religieuse en Europe, de la détérioration des conditions de la liberté de religion en Asie du Sud et des bouleversements politiques qui suscitent des inquiétudes en matière de liberté de religion.

Le rapport comprend également des sections mettant en évidence les recommandations clés de l’USCIRF que le gouvernement américain a mises en œuvre à partir du rapport annuel 2021 de l’USCIRF, discutant des violations des droits de l’homme perpétrées sur la base de l’application coercitive des interprétations de la religion, et fournissant des détails sur les personnes incluses dans la liste des victimes de la liberté de religion ou de croyance (FoRB) et le projet des prisonniers religieux de conscience de l’USCIRF.