19 juillet 2022 | Cnaan Luphshiz | Jewish Telegraphic Agency

Les promoteurs belges d’une interdiction de l’abattage casher et halal des animaux ont vu leur projet de loi rejeté à Bruxelles, siège de l’Union européenne et seule région de Belgique où cette pratique est encore légale.

Le vote de vendredi au parlement de la Région de Bruxelles-Capitale — l’un des trois États qui composent le royaume fédéral de Belgique — portait sur l’abandon d’un projet de loi proposant une interdiction. Le projet de loi, présenté par des partis libéraux et écologistes, avait été rejeté par une commission qui l’a renvoyé au parlement.

Sur les 89 législateurs du parlement de la région, 42 ont voté en faveur de l’abandon du projet, 38 ont voté contre, huit se sont abstenus et un n’était pas présent, préservant pour l’instant la légalité de l’abattage casher et halal à Bruxelles, rapporte le site d’information 7sur7.

Si une majorité de législateurs avait voté contre l’abandon du projet de loi, celui-ci aurait été soumis au vote du parlement, où des législateurs de divers horizons idéologiques s’accordent à dire que tout abattage d’un animal sans étourdissement préalable devrait être interdit.

Une majorité de législateurs des parlements des autres États belges — la Région wallonne francophone et la Région flamande néerlandophone — ont voté en faveur de l’interdiction de cette pratique en 2017 et 2019, respectivement. En cas d’interdiction à Bruxelles, la Belgique aurait rejoint une poignée d’États de l’Union européenne où l’abattage halal et casher des animaux est totalement illégal.

Bruxelles, ville binationale qui abrite le siège de plusieurs organes centraux de l’UE, est souvent considérée comme un symbole du bloc. Dans toute l’Europe occidentale, les nationalistes et les progressistes ont trouvé un terrain d’entente pour interdire l’abattage casher et halal.

Plusieurs partis ayant un parti pris contre l’Islam, et parfois aussi contre le judaïsme, soutiennent l’interdiction de l’abattage casher et halal parce qu’ils considèrent ces pratiques comme des signes d’une présence étrangère indésirable. Ces partis ont également tendance à soutenir l’interdiction de la circoncision non médicale des garçons, que les musulmans et les juifs sont tenus de pratiquer.

En outre, les partis de gauche ayant des programmes laïques et humanistes s’opposent à l’abattage rituel des animaux et à la circoncision des garçons, qu’ils jugent contraires à l’éthique et inutiles.

Le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens, a salué le vote dans une déclaration.

« Ces interdictions non sollicitées ont un sombre précédent historique ; plutôt que d’inaugurer un avenir de bien-être animal accru, ces interdictions législatives alarmantes constituent au contraire un retour en arrière dur et destructeur », a-t-il écrit.