13 septembre 2022 | Article 18

Huit experts des Nations unies ont appelé les autorités iraniennes à « mettre fin à la persécution et au harcèlement des minorités religieuses et à cesser d’utiliser la religion pour restreindre l’exercice des droits fondamentaux ».

Les experts*, dont la nouvelle rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, Nazila Ghanea, et le rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, ont déclaré que le récent ciblage de la communauté bahá’íe « s’inscrit dans une politique plus large visant à cibler toute croyance ou pratique religieuse dissidente, y compris les convertis au christianisme, les derviches gonabadi et les athées ».

« La communauté internationale ne peut rester silencieuse alors que les autorités iraniennes utilisent des accusations de sécurité nationale et d’espionnage trop larges et vagues pour réduire au silence les minorités religieuses ou les personnes ayant des opinions dissidentes », ont-ils déclaré.

Les experts ont appelé à la « libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues en raison de leur appartenance religieuse, et à l’obligation de rendre des comptes pour la persécution systématique des minorités religieuses par les autorités ».

« Nous sommes gravement préoccupés par le fait que des dispositions du Code pénal sont utilisées pour poursuivre des personnes en raison de leur appartenance religieuse et sur la base d’allégations selon lesquelles elles auraient exprimé des opinions jugées critiques ou désobligeantes à l’égard de l’islam », ont-ils ajouté.

« Une telle intolérance sanctionnée par l’État favorise l’extrémisme et la violence. Nous appelons les autorités iraniennes à dépénaliser le blasphème et à prendre des mesures significatives pour garantir le droit à la liberté de religion ou de croyance et à la liberté d’opinion et d’expression sans discrimination. »

Le même jour que la publication de la déclaration conjointe, qui coïncidait avec la Journée internationale de commémoration des victimes d’actes de violence fondés sur la religion ou la croyance, l’ambassadeur britannique en Iran, Simon Shercliff, a tweeté un message en langue perse promouvant la liberté religieuse, y compris la liberté de partager sa foi avec d’autres et de changer de croyance.

« Chacun devrait être libre de choisir sa religion ou sa croyance, de la pratiquer librement, de partager sa religion… et aussi de changer librement de religion ou de croyance », a-t-il écrit.