3 mai 2023 | CNE

Les évangéliques français demandent aux Nations Unies d’aider l’Etat français à parler avec respect des croyances et de cesser “d’alimenter le sentiment antireligieux, les préjugés ou la stigmatisation des croyants”.
C’est ce qui ressort d’une lettre adressée par le Conseil national des évangéliques de France(CNEF) au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).

Le Haut Commissaire viendra en France le 1er mai pour l’examen périodique du respect par le pays des conventions internationales en matière de droits de l’homme. Dans ce contexte, les ONG peuvent envoyer des rapports au commissaire de l’ONU pour lui demander de prêter attention aux problèmes.

En collaboration avec l’Alliance évangélique mondiale (AEM), l’Alliance évangélique européenne (AEE) et la Fédération baptiste européenne (FBE), le CNEF a rédigé un rapport contenant des recommandations.

Surveillance

Les protestants français font référence au changement de la loi à la mi-2021, renforçant le respect de la “République”. Dans un précédent rapport datant d’octobre dernier, l’organisation parlait d’un “glissement vers une ‘surveillance laïque’ du culte”.

Dans une fiche de recommandations datant de ce mois-ci, les quatre organisations préviennent que “la nouvelle législation sur le culte ne doit pas être restrictive ou contraignante”. Les évangéliques considèrent les lieux de culte comme des “besoins impératifs de la population” qui devraient être libres d’ouvrir même en cas de pandémie ou de crise sécuritaire.

Au lieu de parler négativement de la religion, les représentants de l’État devraient “favoriser la compréhension de la liberté religieuse en France en améliorant l’enseignement du phénomène religieux au sein de l’éducation nationale”.

Dans le cadre du suivi, les autorités devraient veiller à ce que chacun jouisse de la liberté d’expression, y compris la propagation des croyances religieuses. Cela fait partie du “pluralisme des croyances et des opinions” dans la société moderne.

À la fin du rapport, les évangéliques demandent une “objection de conscience générale” pour les soignants, notamment en ce qui concerne l’avortement et l’euthanasie.

Laïque

Depuis 1905, la France est un pays laïque. Cela signifie que l’influence de l’Église (catholique) ne fait plus partie de l’establishment politique. Au cours des décennies qui ont suivi, les membres de l’Église se sont régulièrement plaints que l’État prenait cela tellement au sérieux que cela signifiait en fait que l’État essayait d’éliminer l’Église de la société.

En 1905, les protestants étaient heureux de bénéficier de plus d’espace grâce à la sécularisation. Mais aujourd’hui, ils détectent aussi un “sentiment antireligieux”, comme ils l’ont écrit en octobre dernier.