31 décembre 2021 | Christian Today
Les chrétiens afghans et les autres minorités religieuses ne peuvent pas exprimer ouvertement leurs croyances, car ils risquent « des conséquences terribles, y compris la mort, s’ils sont découverts par les talibans ».
C’est le constat sévère que dresse la Commission américaine pour la liberté religieuse internationale (USCIRF) dans sa dernière fiche d’information sur l’aggravation de la situation des minorités religieuses depuis que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan en août.
Selon l’USCIRF, la décision prise en septembre par les talibans de rétablir le ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice a donné naissance à « un système de maintien de l’ordre islamiste dur notoirement violent ».
« L’USCIRF a reçu des informations crédibles selon lesquelles le régime des talibans et le groupe militant rival État islamique Khorasan (ISIS-K), également présent en Afghanistan, ont intimidé, menacé et ciblé des membres de communautés religieuses minoritaires et mené des attaques violentes.
Les talibans ont fait du “porte-à-porte à la recherche d’alliés des États-Unis, d’anciens fonctionnaires, de militants des droits de l’homme et de chrétiens convertis”, selon des rapports sur le terrain.
“Des chrétiens ont reçu des appels téléphoniques menaçants, tandis qu’un responsable d’un réseau d’églises de maison a reçu le 12 août une lettre de militants talibans le menaçant, lui et sa famille. Certains chrétiens ont éteint leur téléphone et se sont installés dans des lieux non divulgués”, indique la Commission.
La fiche d’information comprend des estimations du réseau afghan d’églises de maison et d’International Christian Concern selon lesquelles il y a 10 000 à 12 000 chrétiens convertis de l’islam dans tout le pays qui ont pratiqué dans la clandestinité au cours des 20 dernières années.
L’USCIRF fait également état de la haine violente des talibans à l’égard d’autres groupes musulmans tels que les chiites Hazara et les Ouïghours qui ont fui la Chine communiste.
La communauté musulmane ouïghoure d’Afghanistan, qui compterait entre 2 000 et 3 000 personnes, a “exprimé la crainte que les talibans ne les expulsent vers la Chine, où ils sont victimes de persécutions extrêmes, qualifiées de génocide et de crimes contre l’humanité par le gouvernement américain”, indique la Commission.
“On craint que le gouvernement chinois n’utilise son influence économique et géopolitique pour faire pression sur les talibans afin qu’ils expulsent ces Ouïghours.
“Juste avant la prise de pouvoir militaire des talibans en Afghanistan, une délégation de haut niveau des talibans s’est rendue en Chine pour rencontrer le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi en juillet 2021.
“Les talibans ont déjà déporté des Ouïghours à la demande du gouvernement chinois en 2000”, indique la fiche d’information.
Elle conclut : “Alors que les conditions de la liberté religieuse dans le pays étaient médiocres sous le gouvernement précédent, ces conditions ont déjà empiré et sont devenues désastreuses sous les talibans, et il est probable qu’elles continuent à se détériorer.”
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