Les autorités algériennes arrêtent un autre chrétien alors que les églises restent fermées

4 avril 2022 | Persecution.org

Le mois dernier, les autorités algériennes ont arrêté un autre chrétien après avoir prêché à l’extérieur d’une église et distribué des bibles. Cet homme, Mohammed Derrab, est toujours en détention en raison des accusations d’anti-conversion portées contre lui.

L’arrestation a eu lieu à Tizi Ouzou, une province algérienne qui a déjà connu plusieurs fermetures d’églises, dont une nouvelle menace de fermeture de la part du gouverneur provincial. En raison de ces fermetures, le frère Derrab, un ancien de l’église fermée de Tafat à Tizi Ouzou, a prêché en dehors de son église le 27 janvier et a donné une bible à un auditeur, ce qui a entraîné son arrestation le lendemain. Les autorités ont ensuite perquisitionné la maison de l’ancien et confisqué sa collection de bibles.

Au cours du procès, un juge algérien a condamné Frère Derrab à 18 mois de prison. Frère Derrab est actuellement détenu en prison et attend la date de son prochain procès pour faire appel du jugement le mois prochain.

L’arrestation et la condamnation récentes du frère Derrab témoignent de l’augmentation de la persécution à l’encontre des protestants algériens au cours des dernières années. À ce jour, au moins 16 églises affiliées à l’Église protestante d’Algérie (EPA) restent fermées ou ont été menacées de fermeture. Ces menaces résultent du non-respect de l’ordonnance de 2006 qui exige que les cultes non musulmans ne puissent fonctionner que dans des bâtiments autorisés. Or, la commission des licences n’a pas encore délivré un seul permis.

Outre les fermetures d’églises, le gouvernement algérien s’est mis à persécuter les chrétiens à titre individuel. Les autorités algériennes ont pris pour cible des chrétiens convertis comme Foudhil Bahloul et ont menacé des dirigeants éminents de l’EPA.

L’année dernière, le département d’État américain a ajouté l’Algérie à sa liste de surveillance spéciale des pays qui ont commis ou toléré des « violations graves de la liberté de religion ». La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale a également exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant la persécution croissante de la communauté chrétienne protestante d’Algérie.