24 juin  2021 | Lisbonne, Portugal | Paulo Macedo | EUD News

Au Portugal, l’Église et l’État sont séparés par la loi depuis 1911, et la liberté religieuse – en vertu des principes de liberté de conscience, de culte et de religion, d’égalité et de non-discrimination pour des raisons religieuses – est fortement garantie par la Constitution depuis 1976. Toutefois, ce n’est qu’en 2001 que l’État a reconnu légalement aux minorités religieuses des droits similaires à ceux conférés à la majorité catholique, tels que le droit d’arrêter de travailler le jour de l’observation religieuse, le mariage religieux avec effets civils ou l’assistance spirituelle dans les hôpitaux, entre autres. Depuis lors, avec l’approbation de la loi sur la liberté religieuse, les citoyens et les communautés bénéficient d’un cadre juridique ouvert et tolérant pour vivre, pratiquer et partager leurs croyances.

Pour célébrer le 20e anniversaire de cette loi, la Commission portugaise pour la liberté religieuse – une entité officielle qui défend et fait respecter le contenu de la loi – et le Haut Commissariat aux Migrations – une agence gouvernementale qui promeut le dialogue interculturel et interreligieux – ont organisé une conférence sur l’histoire, les réalisations et l’avenir de la liberté religieuse au Portugal au cours de cette période. La conférence a vu la participation du président de la République du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa (orateur sur la photo), du ministre d’État et de la présidence du Conseil des ministres, du ministre de la justice (photo de gauche), ainsi que d’autres entités officielles, de chefs religieux et d’universitaires. Le président Marcelo a souligné le rôle central de la Constitution et du droit religieux au Portugal, qui sépare l’Église et l’État en tant qu’État non confessionnel et qui respecte le droit de croire ou de ne pas croire, de pratiquer et de partager des croyances religieuses. Il a également ajouté qu’il est important de mettre en pratique l’esprit de la liberté religieuse, affirmant que « nous devons tous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour surmonter les erreurs intolérables, l’incompréhension, la discrimination et l’injustice », ajoutant qu’il y a encore beaucoup à faire, « jour après jour, pour travailler [à] une société plus tolérante, inclusive et généreuse ».

Ce fut également l’occasion de reconnaître la contribution de José Vera Jardim (photo de gauche) à l’existence et à l’application de la loi sur la liberté religieuse au Portugal. Vera Jardim, 82 ans – qui a reçu le prix Jean Nussbaum / Eleanor Roosevelt de l’AIDLR en 2016, à Genève – a initié la discussion sur la création de ce document en tant que ministre de la Justice, l’a proposé en tant que membre du Parlement, et est actuellement le président de la Commission pour la liberté religieuse.

L’Église adventiste au Portugal était représentée par le président de l’Union, le pasteur António Amorim, et plusieurs responsables ayant des postes administratifs importants au sein de l’Église et qui entretiennent des relations avec l’État et les groupes interconfessionnels, comme la communication dans les canaux publics et l’aumônerie des hôpitaux. Paulo Macedo, directeur de l’Union portugaise et de l’EUD PARL, est intervenu dans le panel d’orateurs représentant l’Église. Il a abordé les opportunités et les défis de la loi sur la liberté religieuse au Portugal en soulignant un principe général et quelques cas exemplaires concrets.

« Je nous propose à tous (…) de nous poser toujours une question, dans une future révision de cette loi, dans une approbation de n’importe quel document, dans chaque décision à prendre… une question qui nous interpelle et nous fait réfléchir, conduisant à une réflexion consciente, repositionnant ce principe comme un impératif de dignité humaine et comme un droit fondamental. Cette question est la suivante : « Cette action contribue-t-elle à préserver et à étendre la liberté ? », a-t-il conseillé.

La liberté religieuse est un principe enraciné dans le message et les actions adventistes. Le département PARL et l’AIDLR sont les instruments directs par lesquels l’Église adventiste intervient dans la défense et la promotion de la liberté religieuse.