Lors du 6e congrès international sur la liberté religieuse, qui s’est tenu au Cap, en Afrique du Sud, du 27 février au 1er mars 2007, l’ancien ambassadeur des États-Unis, Robert Seiple, a invité les participants de l’Association internationale de la défense de la liberté religieuse (IRLA), à promouvoir « la séparation entre l’Église et la haine ». Il a donné quelques exemples connus d’intolérance et de violence à caractère religieux de l’année 2006.
Robert Seiple a averti qu’« il y a, d’un côté, des gens qui sont prêts à mourir pour leur foi, mais aussi, malheureusement, autant de personnes qui sont prêtes à tuer pour leur religion. Nous négligeons cette question, ainsi que les calculs géopolitiques, mais c’est à nos risques et périls (et ils sont considérables !)». Il a aussi souligné le besoin de développer une plus grande connaissance des uns et des autres.
Ebrahim Rasool, Premier ministre du Cap occidental, s’est aussi adressé aux participants et a parlé avec force de ses convictions sur la liberté religieuse. Il a déclaré que, pour combattre la haine religieuse, « ce n’est pas seulement de discussions avec les musulmans, les juifs et les chrétiens… dont nous avons besoin. Mais nous devons surtout discuter des différentes façons de voir les choses selon les religions auxquelles nous appartenons ».
Pour Ebrahim Rasool, on devrait clairement comprendre que l’incertitude suscitée par le monde moderne provoque un plus grand dogmatisme. « C’est là que l’extrémisme prend naissance. On catalogue quelque chose parce qu’on ne peut débattre ou argumenter à ce sujet. On se bat parce qu’on a oublié comment aimer. On s’isole et on condamne parce qu’on ne sait pas comment s’unir et trouver un terrain d’entente. Et on a perfectionné l’art de mourir pour une cause, parce qu’on ne peut pas vivre pour cette cause ».
Ce congrès de cinq jours s’est terminé par une résolution et une « déclaration de compassion ». La résolution affirme que « la haine religieuse doit être combattue par toutes les communautés religieuses. On demande à toutes les communautés de foi et à leurs dirigeants de pratiquer et d’enseigner la liberté religieuse à l’intérieur de leurs propres communautés et dans leurs relations avec les autres, et on conseille la formation de nouvelles antennes régionales et nationales affiliées à l’IRLA pour protéger, promouvoir et défendre le principe et la pratique de la liberté religieuse pour tous et partout ».
Par la « déclaration de compassion », les participants « ont exprimé leur sympathie, leur compassion et leur solidarité à l’égard des victimes de discriminations, d’intolérances et de persécutions religieuses ».
Cette déclaration mentionne aussi « une certaine inquiétude, puisqu’en dépit de quelques progrès constatés dans le monde en matière d’application de la liberté de religion ou de croyance, il continue d’exister de flagrantes violations de ce droit fondamental ».
La déclaration cite quelques pays pour lesquels il n’y a pas de liberté religieuse, tels l’Arabie Saoudite, la Corée du Nord, la Libye et les Maldives.
Source : AIDLR-France
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