2 janvier 2022 | ICC

Des rapports des autorités iraniennes affirment que la police des mœurs a été dissoute. Au cours d’une conférence de presse, le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar, a déclaré : « La « police de la moralité » n’a rien à voir avec le système judiciaire et elle a été fermée par l’organisme qui l’a créée dans le passé ». Puis il a ajouté : « Le pouvoir judiciaire continuera à réglementer le comportement des gens dans la société », indiquant que la police du corps des femmes en vertu des lois sur le port obligatoire du voile se poursuivra. » Mais personne d’autorité n’a été en mesure de confirmer le démantèlement effectif de la police des mœurs.

Le problème de ces déclarations réside dans le fait que le port obligatoire du voile fait partie du code pénal et d’autres lois en Iran, ce qui signifie que ces pratiques discriminatoires à l’égard des femmes sont profondément ancrées dans la manière dont les autorités abusent de leur pouvoir. Tant que ces lois ne seront pas abrogées, il n’y aura pas d’espace sûr pour que les femmes puissent choisir leurs propres croyances et pratiques religieuses. Les minorités religieuses et les chrétiens continueront donc d’être en danger en Iran, la police et les autres autorités trouvant dans leurs lois des raisons justifiant l’arrestation de femmes. Heba Morayef, d’Amnesty International, déclare : « Il est important de se rappeler que les manifestants en Iran ne demandent pas seulement le démantèlement de la « police des mœurs », mais la transition de l’Iran vers un nouveau système politique et juridique qui respecterait leurs libertés et leurs droits humains fondamentaux. »

Indépendamment du fait invérifiable que la police des mœurs a été fermée, l’absence de liberté religieuse reste un combat qui n’est pas près d’être résolu en Iran. ICC a sensibilisé le public à ces questions de droits de l’homme au fil des ans, mais aujourd’hui, le peuple iranien réclame également ces droits au cours de cette révolution.