23 novembre 2022 | USCIRF
La population du Tadjikistan est majoritairement musulmane sunnite, avec une petite communauté musulmane chiite composée principalement de l’ethnie pamiris située dans la partie montagneuse de l’est du pays, connue sous le nom de Gorno Badakhshan Autonomous Oblast (GBAO). Les dernières mesures de répression à l’encontre de la société civile dans l’Oblast autonome de Gorno Badakhshan ont fait suite à des manifestations déclenchées à la mi-mai de cette année. Depuis lors, plus de 200 habitants de la région ont été arrêtés et placés en détention, dont au moins 90 militants. Des journalistes ont été raflés et des Pamiris ont été rapatriés de force de Russie et condamnés à de longues peines de prison.
La liberté de religion a reculé au Tadjikistan depuis 2009, après l’adoption de plusieurs lois très restrictives. En 2011 et 2012, des modifications du code administratif et du code pénal ont fixé de nouvelles sanctions, notamment de fortes amendes et des peines de prison, pour des accusations liées à la religion, comme l’organisation ou la participation à des réunions religieuses » non approuvées « . Une loi de 2011 sur la responsabilité parentale a interdit aux mineurs toute activité religieuse organisée, à l’exception des funérailles. Depuis 2012, l’USCIRF a recommandé au Département d’État de désigner le Tadjikistan comme un « pays particulièrement préoccupant », ou CPC, pour s’être engagé dans des violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse, ce que le Département d’État a fait chaque année depuis 2016.
Suzanne Levi-Sanchez, chercheuse invitée au Davis Center for Russian and Eurasian Studies de l’université de Harvard et professeur associé retraité des affaires de sécurité nationale à l’U.S. Naval War College, nous rejoint aujourd’hui pour discuter de la persécution des musulmans au Tadjikistan et souligne en particulier la répression croissante des musulmans chiites.
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