25 juin 2022 | Persecution.org

La loi égyptienne de 1981 sur le blasphème, mentionnée à l’article 98 (f) du Code pénal, criminalise la « diffamation des religions » et « le fait de ridiculiser ou d’insulter une religion céleste ». Bien qu’elle protège techniquement la diffamation des trois religions abrahamiques — le christianisme, l’islam et le judaïsme — la majorité des personnes inculpées en vertu de cette loi sont des chrétiens. La formulation vague de la loi permet aux accusateurs et aux juges de manipuler les accusations contre ceux avec qui ils sont en désaccord.

Bien que la loi égyptienne sur le blasphème ne prévoie pas la peine de mort comme dans d’autres pays du Moyen-Orient, les condamnations peuvent entraîner une peine de six mois à cinq ans. Toutefois, l’histoire a montré qu’il peut s’écouler des années avant que le système judiciaire égyptien ne rende un verdict.

Un préjugé sur les messages

Les autorités ont maintenu le militant des droits de l’homme et chrétien copte Patrick Zaki en détention provisoire pendant près de deux ans avant de le libérer au début de l’année. Zaki doit encore être jugé pour « diffusion de fausses nouvelles » concernant un article qu’il a écrit et qui décrit en détail la discrimination dont il est victime dans sa vie quotidienne en tant que copte en Égypte. Dans une autre affaire, un chrétien qui a publié sur Facebook une image de Dieu, de l’ange Gabriel et d’un verset du Coran a été condamné à 27 mois de prison. Les autorités et les tribunaux égyptiens l’ont détenu 544 jours après la date de libération initialement prévue. Pour certains, la persécution résulte du simple fait de dire ce qu’ils pensent de la réalité de la vie des chrétiens.

Pour d’autres, les lois égyptiennes sur le blasphème permettent de fabriquer des accusations contre des chrétiens, l’accusateur sachant que le système juridique lui est favorable. Maher, qui est actuellement emprisonné pour blasphème, a vu son Facebook piraté quelques jours seulement après un désaccord avec son employeur, le maire. Son profil montrait l’image d’un mouton et du prophète Mahomet, ce qui a conduit les habitants à attaquer la maison de Maher et ses fils. Les autorités ont relâché les agresseurs de Maher peu après l’incident. Les tribunaux ont ensuite condamné Maher pour blasphème, laissant sa femme et ses enfants seuls et vulnérables face à une communauté enragée.

Protection illégale

Les médias sociaux font des chrétiens des cibles faciles lorsque des connaissances radicales cherchent à les persécuter. La structure sociétale de l’Égypte favorise l’islam et, bien que les chrétiens constituent la plus grande minorité du pays, ils ne peuvent pas exprimer librement leurs pensées. Les Coptes souffrent injustement de fausses accusations de blasphème et apportent souvent des difficultés supplémentaires à tout autre chrétien vivant dans leur communauté, car les extrémistes punissent la communauté, et pas seulement l’individu. Et pourtant, les familles des personnes accusées de blasphème doivent souvent s’installer dans des quartiers plus sûrs, par crainte des représailles des voisins radicaux.


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