27 février 2023 | ICC
Les chrétiens et autres réfugiés qui cherchent à quitter l’Afghanistan ont peu de choix. Le Pakistan voisin offre des voies de sortie potentielles, mais le gouvernement pakistanais a pris des mesures sévères à l’encontre des réfugiés souhaitant entrer dans le pays.
Le Pakistan n’était pas équipé pour gérer une crise de réfugiés, mais des milliers de réfugiés ont traversé la frontière après la prise du pouvoir par les talibans. Cependant, une fois que les chrétiens afghans ont posé le pied au Pakistan, leur détresse et leur voyage sont loin d’être terminés.
La CPI a trouvé 60 familles chrétiennes qui avaient fui l’Afghanistan pour le Pakistan. Au moins trois d’entre elles ont décidé de retourner en Afghanistan après des mois de tourmente en tant que réfugiés au Pakistan.
Sardar et sa famille chrétienne ont eu du mal à entrer au Pakistan après la prise de pouvoir par les talibans. Il a été enlevé par les talibans en route vers la frontière et retenu jusqu’à ce que sa famille puisse payer une rançon. Ils ont réussi à rassembler l’argent, ce qui les a dévastés financièrement.
Une fois au Pakistan, Sardar et sa famille ne sont pas bien accueillis. Comme presque tous les réfugiés, ils ont connu la faim et de mauvaises conditions de vie. Sans aucun moyen de travailler, ils étaient à la merci du système de réfugiés pakistanais.
Si le Pakistan avait déjà accueilli des réfugiés auparavant, le nombre de familles qui sont arrivées après l’effondrement de l’Afghanistan a été sans précédent. Des milliers d’Afghans ont afflué au Pakistan, si bien que la famille de Sardar était insignifiante et que ses difficultés étaient banales. Comme pour toutes les familles de réfugiés chrétiens, ces luttes auraient sans aucun doute été pires si on avait découvert qu’ils étaient chrétiens.
Sardar et sa famille ont jugé préférable de retourner en Afghanistan. Le fait qu’il ait subi de plein fouet les cruautés des talibans et qu’il ait quand même décidé de rentrer illustre la situation épouvantable des réfugiés afghans au Pakistan. Il a fait l’expérience de ce dont les talibans sont capables et sait combien la situation sera pire si les talibans le capturent à nouveau. Malgré le danger permanent qui pèse sur lui et sa famille en Afghanistan, il a estimé qu’il avait plus de chances de survivre en se cachant dans l’ombre des talibans qu’en survivant au Pakistan.
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