12 octobre 2022 | Asia News

Dans l’œil du cyclone depuis le meurtre de l’ancien premier ministre, l’Église fondée par le révérend Moon a déposé une plainte auprès du Comité des droits de l’homme des Nations unies, affirmant qu’une « tragédie nationale » a été transformée « en un récit bizarre qui fait de l’assassin présumé une victime ». L’Église a également signalé que ses membres ont été victimes d’attaques. Pendant ce temps, l’affaire reste un sujet politique brûlant dans le pays.

La Fédération de la famille pour la paix et l’unification mondiale, mieux connue sous le nom d’Église de l’Unification fondée par le révérend sud-coréen Sun Myung Moon, a déposé une plainte officielle auprès du Comité des droits de l’homme des Nations Unies, affirmant être victime d’une « campagne d’intolérance, de discrimination et de persécution » au Japon.

Le groupe religieux est dans l’œil du cyclone depuis juillet dernier, après la mort de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, abattu par un homme qui en voulait à l’Église pour les dons importants que sa mère lui avait faits.

La plainte, déposée par la Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience (CAP-LC), basée à Paris, demande au Comité des droits de l’homme de l’ONU de se pencher sur « la souffrance continue » des membres de l’Église de l’Unification au Japon lors de sa 136e session prévue du 10 octobre au 4 novembre 2022.

La plainte de 22 pages allègue que les droits de ses membres au Japon « ont été sérieusement, systématiquement et de manière flagrante violés » après le meurtre du 8 juillet par un homme qui détestait l’Église de l’Unification.

Les accusations s’appliquent également à certains avocats et médias japonais pour avoir « déformé cette tragédie nationale en un récit bizarre qui fait de l’assassin présumé une victime de l’Église de l’Unification et rend l’Église responsable de l’assassinat ».

En conséquence, « les membres de l’Église ont subi des centaines d’attaques personnelles, d’agressions, de menaces de mort, d’actes de vandalisme et d’autres formes d’abus publics. »

La plainte dénonce les efforts publics pour « nommer et faire honte » aux politiciens japonais qui ont participé à des événements liés à l’Église de l’Unification.

Elle fait appel à l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques — dont le Japon est signataire — pour protéger à la fois le droit des citoyens à participer au processus démocratique et la liberté des représentants élus de « consulter et coopérer avec les dirigeants et les membres des religions de leur choix ».

Au Japon, l’Église de l’Unification reste un sujet politique brûlant. Lundi, devant la chambre haute du Parlement, le Premier ministre Fumio Kishida s’est dit prêt à écouter les « voix dures » de ceux qui critiquent les liens entre de nombreux membres de son parti et le groupe religieux.

Répondant aux appels à la dissolution de l’Église, il a noté que la question « doit être tranchée avec soin en termes de liberté de religion ».

Pour sa part, Hideyuki Teshigawara, l’un des dirigeants de l’Église de l’Unification, a tenu une conférence de presse le 22 septembre au siège de l’Église à Tokyo pour répondre aux critiques concernant le sort réservé à la famille du meurtrier d’Abe.

À cette occasion, il a expliqué que l’Église « prendrait en considération la situation financière des adeptes et veillerait à ce que les dons ne soient pas excessifs » tout en respectant le « libre arbitre » de ses membres.