x janvier 2022 | Greer Fay Cashman | The Jerusalem Post

Le président Isaac Herzog et la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked ont chacun affirmé leur engagement en faveur de la liberté de culte et de religion en Terre sainte, ajoutant que toute forme de discrimination sera rejetée. Leurs commentaires sont intervenus dans un contexte de déclarations publiques de chefs d’églises en Israël affirmant que les agressions verbales et physiques des radicaux juifs contre les chrétiens sont pires que jamais.

Tout en appréciant les deux déclarations, le patriarche grec orthodoxe Theophilos III n’a pu s’empêcher de répondre : « Dans un État attaché aux droits historiques des différentes communautés religieuses, ainsi qu’à la liberté de religion, nous ne pouvons que dénoncer les activités menées à Jérusalem par des groupes radicaux marginaux qui ne sont en aucun cas représentatifs de l’État d’Israël ou du peuple juif. L’action de ces extrémistes est une attaque directe contre nos valeurs et idéaux communs que nous considérons comme essentiels au bon ordre et à l’épanouissement de notre vie commune. Car nous devons tous travailler ensemble pour freiner ces ambitions débridées de tous les radicaux au sein de nos communautés pour le bien-être et la sécurité de tous nos peuples. Nous, chefs d’Églises, réaffirmons notre engagement à entamer un dialogue urgent sur cette question, comme nous l’avons déclaré dans notre récente déclaration. »

Sans préciser qui sont ces radicaux juifs, le patriarche a mentionné que leur ambition est que la Terre sainte soit peuplée uniquement de Juifs. C’est pour cette raison, a déclaré Theophilos, que les dirigeants religieux apprécient particulièrement l’engagement indéfectible de Herzog en faveur de l’intégrité, du paysage multiculturel, multiethnique et multireligieux de la région.

Herzog, Shaked et Theophilos se sont exprimés lors de la réception annuelle du Nouvel An organisée par le président d’Israël pour les responsables spirituels et laïcs des églises et communautés chrétiennes. Cette réception se tient traditionnellement entre les dates du Noël latin et oriental. Une centaine de chefs spirituels et laïcs représentant les différentes confessions chrétiennes ont rempli le hall principal de la résidence du président mercredi.

M. Herzog a déclaré que chacun des différents groupes chrétiens de Terre sainte était une bénédiction et faisait partie intégrante de la mosaïque de la société israélienne.

« Nous sommes tous les enfants du même Dieu », a-t-il déclaré, soulignant l’unité dans la croyance en la nécessité de la bonté, de la charité et de la miséricorde. Le moment est venu de construire un nouveau partenariat entre les religions du Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

En soulignant son engagement en faveur de la préservation de la liberté de culte, M. Herzog a déclaré qu’il rejetait toute forme de racisme, de discrimination et d’extrémisme, ainsi que toute menace à l’encontre des communautés chrétiennes de Terre sainte.

S’exprimant au nom de son épouse, Michal, qui était présente, Herzog a assuré ses invités : « Notre maison est votre maison et ma porte est toujours ouverte. Puissions-nous travailler ensemble pour élargir le cercle de la paix et de la tolérance ».

Shaked a déclaré que 2022 était une année permettant de « construire de nouveaux liens d’amitié et de coopération » entre toutes les religions. « Bien que nous puissions avoir des croyances différentes, nous avons tous un amour profond pour la Terre sainte », a-t-elle déclaré, ajoutant que contrairement à la majorité du Moyen-Orient, les communautés chrétiennes en Israël continuent de croître, selon le récent rapport du Bureau central des statistiques.

Mme Shaked s’est dite également fière que son ministère soit en mesure de soutenir le développement des lieux saints chrétiens, et a exprimé l’espoir que les pèlerins chrétiens reviennent dès que possible.

Elle a aussi exhorté les dirigeants chrétiens à encourager leurs communautés à se faire vacciner, et à vacciner leurs enfants, afin qu’il y ait une harmonie, une tolérance et un respect interreligieux.

Theophilos s’est exprimé dans le même sens, affirmant que la pandémie a eu un effet dévastateur sur les communautés chrétiennes locales ainsi que sur les pèlerins qui n’ont pas pu se déplacer pour visiter les lieux saints.

Le message des chefs d’Églises est tiré des Écritures, a-t-il dit. Il s’agit simplement d’« aimer son prochain ». Avec l’amour et l’engagement envers ce commandement commun, Theophilos s’est dit convaincu que toutes les communautés en Israël « peuvent continuer à prospérer et à faire de Jérusalem et de la Terre sainte un phare de lumière, d’espoir et de paix pour le monde entier. »

À en juger par l’assistance, l’Église, comme la synagogue, reste un domaine très largement dominé par les hommes en ce qui concerne ses dirigeants.

Il y avait très peu de femmes présentes, et pratiquement aucune religieuse, alors que les années précédentes, les religieuses venaient en petits groupes et se distinguaient par la couleur et le dessin de leur habit.