30 janvier 2022 | Article 18

Une chrétienne de 64 ans qui a déjà purgé une peine de prison pour « propagande contre le régime » a été convoquée pour répondre à nouveau de la même accusation.

Rokhsareh (Mahrokh) Ghanbari, qui a purgé quatre mois de sa peine d’un an avant d’être libérée en mars 2020 au début de la pandémie de Covid-19, a été informée qu’elle devait se présenter devant le procureur local à Karaj d’ici le 19 janvier.

Si les motifs de la nouvelle accusation portée contre la convertie chrétienne sont encore inconnus, un ami de la famille de Mahrokh a déclaré à Article18 qu’elle était particulièrement inquiète à l’idée de passer plus de temps en prison en raison de la santé fragile de son mari, Fathalli, âgé de 71 ans.

Mahrokh est la principale personne à s’occuper de son mari et, lors de sa précédente incarcération, elle a été retrouvée inconsciente, n’ayant pas mangé depuis deux jours.

L’ami de la famille a ajouté que Mahrokh se remet encore du traumatisme de son emprisonnement, des nombreux interrogatoires et autres mauvais traitements subis aux mains des agents des services de renseignement iraniens qui l’ont d’abord inculpée — et ce, comme elle l’a dit, « pour le crime d’avoir cru en Jésus-Christ ».

Après son emprisonnement, Mme Mahrokh a été obligée de suivre des cours de « rééducation » avec un religieux islamique pendant plusieurs semaines, et de lire des livres islamiques sur lesquels elle a ensuite été testée.

On lui a également dit qu’elle ne devait plus avoir de contact avec des chrétiens, tandis que ses amis irano-assyriens — une minorité ethnique reconnue comme « chrétienne » par la République islamique — ont été informés qu’ils ne pouvaient plus passer de temps avec elle.

L’affaire initiale contre Mahrokh a attiré l’attention internationale lorsque l’ancien vice-président des États-Unis, Mike Pence, l’a citée dans une série de tweets sur l’incapacité de l’Iran à garantir la liberté de religion à ses citoyens.

M. Pence a déclaré qu’il était « consterné » que Mme Mahrokh soit emprisonnée « pour avoir exercé sa liberté de culte ».

Il a ajouté que la « persécution » de personnes comme Mme Mahrokh et le pasteur irano-assyrien Victor Bet-Tamraz était « un affront à la liberté de religion ».