10 juin 2021 | Evangeliques.info

Début mai, Milad Goodrazi, Amin Khaki et Alireza Nourmohammadi ont été inculpés au regard du nouvel article 500 du code pénal islamique, selon l’ONG Portes Ouvertes dans un article publié sur son site le 10 juin. Ils sont accusés de « propagande et enseignement déviants contraires à la sainte religion de l’islam ». Membres de l’Église d’Iran et originaires de la ville de Fardis, ils sont les premiers chrétiens « à tomber sous le coup du nouveau code pénal islamique », à cause de leurs activités chrétiennes.

Leur libération a nécessité l’acquittement d’une caution de 250 millions de tomans (10.000 euros). Depuis, ils sont soumis à l’obligation de se présenter chaque semaine au commissariat, rapporte le bureau français de l’ONG au service des chrétiens persécutés. En 2019, ils avaient été condamnés à une peine de prison pour « propagande contre l’État ».

À Fardis, la police a également perquisitionné le foyer de neuf autres familles chrétiennes. Elle leur a confisqué de la littérature chrétienne et tenté de les soumettre à l’injonction de rompre tout contact entre eux.

Des poursuites judiciaires usurpatoires

Pour Mansour Borji, le directeur du plaidoyer de l’ONG Article18, « les nouveaux amendements au code pénal sont « une catastrophe » et « un mauvais service rendu à la justice ». » Ceux-ci apporteront, selon lui, plus d’ambiguïté à un ensemble d’accusations déjà ambiguës, rapporte Portes Ouvertes. « (Ils) réduiront les chances qu’un juge puisse agir de manière plus tolérante envers les membres des églises de maison, en offrant une plus grande marge de manœuvre dans la loi pour porter des accusations sur ces motifs vaguement définis. » Différentes organisations de défense des Droits de l’Homme dénoncent ces amendements et pointent les lois répressives « qui étouffent encore un peu plus les libertés individuelles ».

Les articles 499 et 500 du code pénal islamique ont été amendés le 20 mai 2020 par le parlement iranien avant que le président iranien Hassan Rohani ne les ratifie le 18 février 2021. La peine encourue par l’article 500 s’élève à 2 -5 ans d’emprisonnement, assortie d’une amende ou de flagellation. « »Toute activité éducative ou prosélytique déviante » des membres de « sectes » qui « contredisent ou interfèrent avec la loi sacrée de l’islam »» constitue une infraction.

L’Iran se situe au 8e rang de l’index mondial de persécution 2021.