26 avril 2023 | Article 18
Un couple de chrétiens iraniens purgeant une peine combinée de 10 ans de prison pour appartenance à une église de maison a vu sa troisième demande de révision de procès acceptée.
Sara Ahmadi, qui aura 45 ans vendredi, et Homayoun Zhaveh, qui a 64 ans et est atteint de la maladie de Parkinson à un stade avancé, ont été informés de la décision le jour de Pâques.
La décision a été prise par la 9e chambre de la Cour suprême, la même qui a accepté le mois dernier un nouveau procès dans le cas d’un pasteur irano-arménien, Joseph Shahbazian, qui purge une peine de 10 ans pour avoir célébré des offices religieux à son domicile.
Le cas de Sara et Homayoun sera examiné par la branche 34 de la cour d’appel de Téhéran le 9 mai.
Le couple est en prison depuis le mois d’août de l’année dernière, lorsqu’il a été détenu à la surprise générale après avoir répondu à une convocation qui, pensaient-ils, ne leur permettrait que de retrouver les biens qui leur avaient été confisqués par les agents qui les avaient arrêtés.
Ils ont été arrêtés en juin 2019, condamnés en novembre 2020 et ont répondu pour la première fois à une convocation pour purger leur peine en juin 2021, avant d’être informés qu’ils pouvaient rentrer chez eux.
Leurs deux premières demandes de nouveau procès – en juin 2021 et en novembre 2021 – ont toutes deux été rejetées.
En juin 2021, Article18 a lancé une pétition pour que les charges retenues contre le couple soient abandonnées. Aujourd’hui, cette pétition continue de demander leur libération, en soulignant que : « En tant que signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’Iran a l’obligation de respecter et de protéger le droit à la liberté de religion.
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, a souligné les violations de ce pacte par l’Iran lors du lancement du rapport annuel conjoint d’Article18 au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève le mois dernier.
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, et toute personne a le droit d’avoir une religion, d’en adopter une autre, de son choix, sans aucune contrainte », a-t-il déclaré, « et c’est ce que nous appelons ‘indérogeable’. On ne peut y déroger. Quelle que soit la religion ou la foi que je choisis, il ne doit pas y avoir d’interférence ; l’État ne peut pas dire : « Eh bien, vous savez, il y a des questions de sécurité publique, de sécurité nationale ». C’est mon choix ! Et c’est très important que tous les États le reconnaissent, y compris l’Iran ».
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