8 novembre 2021 | ArticleEighteen

Trois chrétiens convertis ont été convoqués pour commencer à purger des peines de trois ans de prison pour s’être « livrés à une propagande qui éduque de manière déviante et contraire à la sainte religion de l’islam ».

Amin Khaki, Milad Goodarzi et Alireza Nourmohammadi seront les premiers chrétiens envoyés en prison en vertu de l’article 500 du Code pénal nouvellement modifié, qu’ARTICLE 19, une organisation dédiée à la protection de la liberté d’expression a qualifié d’« attaque en règle contre le droit à la liberté de religion et de croyance ».

Les trois hommes, qui ont tous déjà passé du temps en prison en raison de leur foi et de leurs activités chrétiennes, ont jusqu’au mercredi 10 novembre pour se rendre aux autorités pénitentiaires de Karaj.

Ils avaient initialement été condamnés à la peine maximale de cinq ans au titre de ces accusations, mais leur peine a été réduite en appel en août.

Les accusations portées contre eux ont fait suite à des descentes coordonnées d’agents des services de renseignement à leur domicile et à celui de neuf autres familles chrétiennes de Fardis, en novembre 2020.

Aucun des chrétiens n’a été arrêté à cette occasion, mais un grand nombre de leurs effets personnels ont été confisqués, notamment des téléphones, des ordinateurs portables, des bibles, de la littérature chrétienne et tout ce qui a trait au christianisme.

Les objets chrétiens n’ont pas été restitués.

Puis, en l’espace de deux semaines, en janvier et février, un membre de chaque famille a été convoqué pour un interrogatoire et on lui a ordonné de signer un engagement à s’abstenir de se réunir, que ce soit en personne ou en ligne.

Comme Article18 l’a fait remarquer à l’époque, les chrétiens iraniens sont régulièrement invités, lors des interrogatoires, à s’engager à ne pas se réunir dans des églises de maison, mais il s’agissait du premier exemple connu de fonctionnaires des services de renseignement exigeant qu’ils signent un engagement à ne plus avoir d’autres engagements sociaux ensemble, y compris en ligne.

Là encore, il s’agissait d’une conséquence directe de l’article 500 nouvellement modifié, qui interdit la « manipulation psychologique » ou le « contrôle de l’esprit » par les membres de « sectes » — dans la « sphère réelle ou virtuelle », c’est-à-dire en personne ou en ligne.

Lorsque les chrétiens ont refusé de signer ces engagements, ils ont été menacés de longues peines de prison et on leur a dit qu’il serait préférable pour eux de quitter le pays.

Puis, en mai, Amin, Milad et Alireza ont été officiellement inculpés et contraints de verser chacun une caution de 250 millions de tomans (environ 12 000 dollars). Ils ont également été informés qu’ils devaient se présenter chaque semaine au service des renseignements de la police iranienne pendant les six mois suivants.

Les autres chrétiens ont également été menacés d’être emprisonnés ou de subir d’autres conséquences, telles que des restrictions en matière d’emploi.