19 août 2020 / Portes Ouvertes

Le 11 août dernier, Shamiram a été convoquée à la prison Evin de Téhéran pour commencer à purger sa peine. Leur dernière audience en appel prévue le 1er juin a été annulée par la justice sans aucune explication. Sept longues semaines d’incertitude se sont écoulées jusqu’à ce que Victor soit recontacté par son avocat, le 19 juillet. Celui-ci l’informe par téléphone que la justice a rejeté leur appel et qu’aucune autre audience n’aura lieu.

Une famille entière dans le collimateur de la justice

Cela fait plus de trois ans que Victor Bet-Tamraz a été condamné à 10 ans de prison, et plus de deux ans et demi que sa femme Shamiram a, elle, été condamnée à 5 ans de prison. « Cette affaire judiciaire est une torture morale pour mes parents », déplore leur fille Dabrina. Depuis l’annonce des condamnations, le couple a été convoqué par la justice à de nombreuses audiences qui ont été annulées pour diverses raisons. Cela a créé un climat d’attente très éprouvant durant toute cette période.

Depuis des années, la famille Bet-Tamraz fait l’objet d’un harcèlement continuel de la part des autorités iraniennes. La raison de cette persécution ? L’annonce de l’Évangile à des musulmans et la tenue de réunions dans des églises de maison, ce qui est formellement interdit en Iran. Dabrina, qui vit actuellement en Suisse, raconte :

« Depuis que les autorités ont fermé notre église à Téhéran, en 2009, mon père a toujours été interrogé et limité dans ses actions. »

Dabrina a été amenée à dénoncer ces persécutions envers sa famille devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, le 27 juin 2018 à Genève.

Les pires craintes aggravées par le coronavirus

Maintenant que les peines de détention se concrétisent, c’est la situation sanitaire qui devient angoissante. Selon des rapports relatifs à l’épidémie de coronavirus, les prisons iraniennes ne sont absolument pas sûres aujourd’hui.

Dabrina s’inquiète : « Je crains pour la sécurité de mes parents s’ils devaient passer tout ce temps derrière les barreaux, surtout au vu des récentes informations concernant l’état sanitaire de la prison Evin à Téhéran ».En avril dernier, un autre chrétien iranien, enfermé dans une cellule collective et menacé par le virus, affirmait dans une lettre très encourageante combien nos prières le portaient.