2 juillet 2021 | Freedom of Religion and Belief | HRWF
Les chrétiens de toute l’Inde vivent dans la peur constante d’une campagne systématique de harcèlement violent, de viols et de meurtres à leur encontre. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport choquant de la London School of Economics, commandé par l’ONG chrétienne Open Doors.
Destructive Lies – Disinformation, speech that incites violence and discrimination against religious minorities in Indiades décrit la persécution extrême dont sont victimes les chrétiens et les musulmans de la part de bandes d’autodéfense violentes de nationalistes hindous. Un résumé est disponible ici.
Selon le rapport, les attaques et les persécutions sont ignorées, voire tolérées par les acteurs étatiques – y compris le gouvernement de l’État et de la région, la police et les médias – afin de rester en faveur des puissantes organisations hindoues de l’Inde.
Le rapport présente une série d’études de cas troublantes, notamment Sunita Verma**, qui a donné naissance à un enfant mort-né après qu’une foule Hindutva l’a violemment frappée à l’estomac, Ravi, un ouvrier local, piégé et battu par une foule et laissé mourir dans une cellule par la police, et les détails d’une attaque massive d’un village musulman par une foule de 6 000 personnes, qui a commis des incendies criminels et a chassé de nombreuses personnes de leurs maisons de façon permanente.
Selon l’un des auteurs du rapport, qui a demandé à ne pas être nommé : « La mesure dans laquelle … les acteurs étatiques sont complices de la violence est choquante ; elle était présente même au niveau du terrain. Les bureaucrates, la police, les juges des tribunaux inférieurs, tous s’entendent ouvertement pour harceler ces minorités. Et les politiciens, les principaux chefs religieux et les puissants propriétaires de médias [donnent] des signaux très clairs que ce [comportement] est souhaitable. »
Pendant la crise actuelle du Covid-19, par exemple, les chrétiens et les musulmans ont été la cible de campagnes concertées de désinformation, notamment en affirmant qu’ils tentent délibérément de propager le virus et d’infecter les hindous par leurs actes de culte.
La recherche a été menée en février et mars 2021 par une équipe de recherche de la LSE basée en Inde. Les données ont été recueillies dans des localités où des incidents de violence anti-chrétienne ou anti-musulmane avaient été signalés. Le rapport montre également comment les attaques sont filmées et diffusées sur les médias sociaux, comment la police et les infrastructures juridiques locales refusent de reconnaître les crimes commis ou de porter plainte et comment les lois anti-conversion au niveau des États encouragent la violence et la persécution.
Le rapport formule une série de recommandations urgentes, notamment la création d’une commission internationale d’enquête chargée de recenser les niveaux de violence et de violation des droits de l’homme à l’encontre des minorités religieuses. Dans le même temps, les sociétés de médias sociaux sont invitées à prendre une série de mesures immédiates, notamment l’augmentation du nombre de modérateurs pour traiter les problèmes locaux de discrimination, de harcèlement et de violence, et la suspension immédiate des comptes diffusant de tels contenus.
** Les noms ont été modifiés pour des raisons de sécurité.
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