15 mars 2022 | Evangeliques.info

La cathédrale Saint-Pierre de Genève s’ouvre de nouveau aux catholiques, un sacré événement. En effet, ce haut lieu du protestantisme n’a plus accueilli de célébration catholique depuis l’été 1535. Cette messe résulte d’une initiative de l’Église protestante de Genève prise en 2020. À cause de la crise sanitaire, la célébration a été repoussée par deux fois. 1500 personnes ont assisté à la messe du 5 mars, au début du carême. L’engouement était tel que plusieurs dizaines de fidèles n’ont pas pu entrer dans l’édifice.

« Une messe après 486 ans est un geste significatif. Nous sommes heureux de pouvoir faire ce pas », déclare Daniel Pilly, président du conseil de la paroisse protestante de Saint-Pierre. Dans son discours, il a aussi salué « la fructueuse collaboration œcuménique » et « la confiance réciproque » entre les deux congrégations. Cependant, « l’Évangile rassemble, mais nous gardons notre identité », assure Daniel Pilly. La cérémonie a duré deux heures. Elle a notamment été marquée par un temps de prière pour la paix en Ukraine.

Il y a 500 ans, une messe chaotique

En 1535, lors de la dernière messe à la cathédrale Saint-Pierre, des émeutes avaient éclaté entre catholiques et protestants. Le clergé catholique avait été chassé et l’édifice saccagé. Statues et objets de culte, symboles de l’idolâtrie selon les réformés, avaient été détruits. La Réforme, impulsée notamment en Suisse par Ulrich Zwingli dans le canton de Zurich, gagna par la suite encore du terrain et s’imposa dès 1536 à Genève. Les catholiques n’avaient ainsi pas remis les pieds dans la cathédrale depuis ce temps.