4 janvier 2022 | EuroNews

Une mosquée du nord de la France a reçu l’ordre de fermer pour six mois pour « incitation à la violence ».

La préfecture du département de l’Oise a déclaré que la grande mosquée de Beauvais était fermée pour « incitation à la haine », « violence » et « apologie du djihad ».

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le 14 décembre qu’il avait « enclenché » la procédure de fermeture administrative de cette mosquée en raison de prêches « inacceptables » « contre les chrétiens, les homosexuels et les juifs ».

L’avocat de l’ONG « Espoir et Fraternité », qui gère la mosquée, Samim Bolaky, a indiqué à l’AFP qu’il avait fait appel de cette décision devant le tribunal administratif d’Amiens.

Selon M. Bolaky, les autorités visaient « certains propos tenus lors d’un prêche par l’un des imams de la mosquée — qui a depuis été suspendu — qui s’exprimait à titre bénévole ». L’association « Espoir et Fraternité » a « toujours combattu le terrorisme, a toujours favorisé le vivre ensemble. »

Mais le ministère de l’Intérieur réfute ces propos, affirmant que l’homme « présenté comme un intervenant occasionnel, mais qui, en réalité, agit comme un imam régulier » avait tenu des propos qui « glorifient le djihad et les combattants, qu’il qualifie de héros ».

Il aurait également défendu « une pratique rigoriste de l’islam » et « sa supériorité sur les lois de la République ».

En outre, ses propos ont fustigé « les mécréants et présentent les sociétés occidentales comme islamophobes », selon le ministère. Ces propos incitent également « les fidèles à rompre avec la République », selon les autorités.

Les autorités françaises ont fermé plus de 25 mosquées suite à l’adoption d’une loi controversée sur le séparatisme, entrée en vigueur fin août.

Au début du mois, M. Darmanin a déclaré à la chaîne d’information LCI qu’au cours des six derniers mois, 99 mosquées soupçonnées de radicalisme ont été contrôlées par les autorités.

Il y a au total 2 620 lieux de culte musulmans dans le pays.

« Sur ces 99, 21 ont été fermées, et 6 sont en cours de fermeture », a précisé M. Darmanin.

« Nous avons également constaté que 36 de ces mosquées avaient accepté les exigences de la République — soit de quitter une fédération particulière, soit de se séparer de l’imam que nous considérions comme dangereux, soit de cesser les financements étrangers, soit malheureusement de combiner ces dispositions — et nous les avons donc retirées de la liste. »

Plusieurs associations ont également été dissoutes depuis la promulgation de la loi, notamment la Ligue de Défense noire africaine, qui se décrivait comme un « mouvement révolutionnaire pour la défense des droits des Afrodescendants et des Africains », la maison d’édition Nawa Centre d’Études orientales et de traduction, accusée de légitimer le djihad, et le groupe d’extrême droite Alvarium, pour incitation à la haine.