17 mars 2022 | Evangeliques.info

Missionné par le ministère de la Santé, le médecin urgentiste au SAMU de Paris Patrick Pelloux note dans un rapport une augmentation des faits de radicalisme religieux et d’atteintes à la laïcité à l’hôpital.

« Le système sanitaire et social est une cible de radicalisme religieux, notamment islamiste. » Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France, remonte des faits de radicalisation, de prosélytisme religieux et d’atteinte à la laïcité au sein de l’hôpital public. Il dénonce notamment « l’entrée d’associations cultuelles dont le but véritable est du prosélytisme ». Pour le médecin, cela entraîne de fait « des remises en cause des actes médicaux et chirurgicaux » et « un sexisme sournois ».

Patrick Pelloux recommande « plus de rigueur » dans l’attribution de l’agrément des associations intervenantes. Et l’actualisation du cadre juridique des aumôneries en milieu hospitalier.

Après avoir interrogé 70 professionnels de santé, le praticien a remis à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, les conclusions de son « rapport sur la prévention contre la radicalisation des agents exerçant au sein des établissements de santé ». Dans les colonnes du Figaro, il estime qu’il est « urgent de créer une charte de la laïcité obligatoire et systémique pour tous les agents hospitaliers ».

Des aumôniers « outrepassent leur mission d’accompagnement »

Patrick Pelloux vise à ce que ce rapport, mis en ligne le 3 mars, contribue à « garantir des prises en charge des malades sans influences religieuses ». Le médecin urgentiste désigne en outre l’émergence d’un « communautarisme » à l’hôpital et « de conflits sur le port du voile ». « Quasiment inexistants avant les années 1990 », ces faits-là sont « en augmentation lente, mais constante ces trente dernières années », selon ses observations.

« Le système sanitaire et social est un objectif des religions, notamment d’une partie de l’islam dite politique », alerte Patrick Pelloux. Selon lui, « des aumôniers ont certainement outrepassé leur mission d’accompagnement du patient afin d’exercer une influence sur des agents et des patients ». Le rapport précise : « Des imams radicalisés ont pu prêcher un discours anti-français auprès de patients vulnérables, comme en psychiatrie ».