25 octobre 2021 | InfoChretienne

Dans un communiqué publié mercredi 20 octobre, la Vigie de la laïcité, organisme « destiné à apporter une expertise fondée sur la raison, la connaissance et le débat critique », a régi aux déclarations faites par Jean Castex lors de sa visite officielle au Vatican, lundi 18 octobre.

L’organisme, créé par plusieurs personnalités dont l’ancien président de l’Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco et le philosophe Olivier Abel, pointe en particulier « l’instrumentalisation politique à des fins électoralistes, de la laïcité ».

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Vous pouvez lire le communiqué :

La Vigie de la laïcité s’étonne de certains propos tenus ces derniers jours par des membres du gouvernement. Ainsi, si le discours du 1er ministre à l’occasion de sa visite au Vatican n’est juridiquement pas contraire au principe de laïcité, ce n’est, malheureusement que par son ambiguïté. Le fait d’affirmer un ‘lien filial’ entre la France et l’Église catholique n’est pas sans rappeler une marque d’adhésion à la ‘France, fille aînée de l’Église’, opposée (notamment sur l’aspiration à la laïcité)durant tout le 19e siècle à la France ‘fille des Lumières et de la DDHC’

La référence aux propos rapportés par la Bible ‘rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu’ pour laisser entendre que le christianisme s’inscrit en soutien à la séparation est pour le moins hasardeuse et traduit une certaine méconnaissance de l’histoire. En réalité, les autorités de l’Église catholique ont, jusqu’à l’adoption de la loi du 9 décembre 1905, interprété ces propos comme une simple distinction des pouvoirs entre spirituel et temporel, ce dernier restant soumis à Dieu.

Quant au discours du ministre de l’Éducation national devant les formateurs internes à la laïcité, la menace explicite faite aux enseignants qui refuseraient de ‘transmettre les valeurs de la République’ apparaît déplacée, car, en effet, la définition elle-même de ces valeurs par certaines des personnalités choisies par le ministre pour assurer leur formation ne répond pas à leur traduction en droit, mais bien plutôt à une idéologie conservatrice, voire réactionnaire. Ainsi, la Vigie de la laïcité regrette que l’instrumentalisation politique, à des fins électoralistes, de la laïcité s’étende au sein du Gouvernement.

La laïcité n’est pas une opinion, c’est notamment le principe qui permet d’en exprimer une vis-à-vis des convictions et des croyances. Son idéologisation à outrance ne la renforce pas, mais au contraire la remet directement en cause.