13 juillet 2022 | HRWF | Euronews

La plus haute instance administrative française a confirmé l’interdiction nationale du port du maillot de bain « burkini » dans les piscines publiques.

Les autorités grenobloises avaient contesté l’interdiction de ce maillot de bain intégral, généralement porté par certaines femmes musulmanes pour défendre leur foi.

En mai, le conseil municipal de la ville avait suscité une controverse nationale en assouplissant ses règles concernant les maillots de bain autorisés dans les piscines publiques.

Mais le Conseil d’État français a déclaré mardi que l’autorisation du burkini « porterait atteinte au principe de neutralité des services publics ».

Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a fait valoir que les personnes utilisant les services publics, tels que les piscines, devraient être autorisées à s’habiller comme elles le souhaitent.

Mais les opposants ont déclaré que cette politique violait la valeur laïque fondamentale de la France selon laquelle la religion ne peut être utilisée pour éclairer les décisions ou les politiques.

Les juges du Conseil d’État ont donné raison à la préfecture de l’Isère et ont confirmé que la nouvelle réglementation sur les maillots de bain à Grenoble n’avait pour but que de « satisfaire une demande religieuse ».

« La dérogation très spécifique apportée (…) est susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement du service public et à l’égalité de traitement des usagers », a déclaré le tribunal.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a écrit sur Twitter que ce jugement était « une victoire pour la loi du séparatisme, pour la laïcité et au-delà, pour toute la République. »

Un tribunal local de Grenoble s’était précédemment prononcé en faveur de l’interdiction du burkini, déclarant que les personnes devaient pouvoir « s’affranchir de cette règle à des fins religieuses ».

Depuis 2016, plusieurs autorités locales françaises ont tenté d’interdire le port du burkini dans les lieux publics.

La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a condamné le maillot de bain comme un « vêtement de propagande islamiste » et a appelé à davantage de réglementation.

Mais en 2019, les autorités de la ville de Rennes (nord-ouest) ont discrètement mis à jour leurs politiques d’hygiène des piscines pour autoriser les burkinis et d’autres types de maillots de bain.