14 décembre 2022 | MIVILUDES
Il y a plus de vingt ans, la mobilisation parlementaire, qui avait suivi les massacres des membres de l’Ordre du Temple Solaire, a permis à la France de se doter d’outils pour lutter contre les dérives sectaires : la loi About-Picard, votée le 12 juin 2001 et la création, le 28 novembre 2002, de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES).
Vingt ans de protection des Français
La MIVILUDES célèbre cette année son vingtième anniversaire : vingt ans de protection des victimes et de lutte contre le phénomène sectaire. Conjuguant ses compétences à celles de ses partenaires, la MIVILUDES a su progressivement coordonner efficacement la lutte contre ce fléau, permettant la condamnation de nombreux criminels et délinquants sectaires tout en accompagnant au mieux les victimes.
Depuis vingt ans, la MIVILUDES assure en outre un suivi méthodique du phénomène sectaire. Ses publications régulières (14 rapports et 7 guides d’information) soulignent la diversité des dérives sectaires et du profil des gourous ainsi que les évolutions de ces dérives. Ce phénomène traverse toute la société et tout le territoire, les victimes étant de tous âges et de tous milieux.
Une menace sectaire toujours vivace
Dans son dernier rapport, publiée au début du mois de novembre, la MIVILUDES pointe l’augmentation continue, d’une année sur l’autre, du nombre de saisines qui lui sont adressées : + 33 % entre 2020 et 2021, et + 86 % entre 2015 et 2021. Les 4 020 saisines comptabilisées pour l’année 2021 représentent un record. Ce rapport alerte également sur l’évolution du phénomène sectaire. En complément des « multinationales de la spiritualité » comme la scientologie ou les témoins de Jéhovah, on assiste à la prolifération de multiples structures, souvent de petite taille, dans les domaines notamment de la santé, du bien-être et de l’alimentation. Un autre phénomène marquant est la démultiplication des « gourous 2.0 » œuvrant sur les réseaux sociaux et leurs convergences de plus en plus fortes avec les thèses complotistes.
Face à l’ampleur du phénomène, la nouvelle décennie qui s’ouvre pour la MIVILUDES devra s’inscrire dans une nouvelle temporalité et un cadre de lutte renforcé. La secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès, présidera les premières assises des dérives sectaires et du complotisme. Elles se tiendront au début du mois de mars 2023 au ministère de l’Intérieur. Il s’agira d’une manifestation inédite par son ampleur, qui permettra de mieux appréhender les évolutions du phénomène sectaire et d’en déduire des réponses adaptées. Elles aboutiront à la rédaction d’une feuille de route axée autour de mesures fortes et concrètes, permettant de lutter contre le développement du phénomène sectaire pour les années à venir.
Sonia Backès, secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté déclare : « Depuis vingt ans, la MIVILUDES et ses agents sont pleinement engagés pour protéger les Français des dangers du phénomène sectaire. Aujourd’hui, en cette date anniversaire, je tiens à saluer leur engagement et à les féliciter pour le travail qu’ils ont accompli. En mars prochain, nous réunirons, place Beauvau, les premières Assises des dérives sectaires et du complotisme pour adapter, avec ambition, la réponse de l’État face à l’accroissement de la menace sectaire ».
Rapport d’activité 2021
Le rapport rend compte de l’activité de la MIVILUDES et de ses observations du phénomène sectaire sur l’année 2021.
Ce rapport d’activité s’inscrit dans le processus de redynamisation qu’a connu la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) après son rattachement en juillet 2020 au ministère de l’Intérieur. Dans cette dynamique, l’année 2021 a été marquée par la volonté de réinsérer pleinement la MIVILUDES dans le maillage administratif et de réaffirmer la Mission interministérielle comme une véritable plateforme de coordination de l’action préventive et répressive dans la lutte contre les dérives sectaires.
En conjuguant sa connaissance et son expérience du phénomène sectaire, fruit de près de vingt ans d’expertise sur le sujet, à celles de ses partenaires, la MIVILUDES peut coordonner avec un maximum d’efficacité – et ce alors même qu’elle ne dispose d’aucun pouvoir d’enquête – la lutte contre ce fléau dont le grand public discerne encore trop mal l’ampleur et les délimitations.
Le rapport d’activité de la MIVILUDES constitue ainsi une ressource pouvant alimenter la réflexion et les actions de sensibilisation auprès du grand public à l’égard de mouvements dont les agissements portent en eux des risques de dérives sectaires. Il n’en demeure pas moins que l’ensemble des mouvements cités dans ce rapport ne constitue pas une liste exhaustive et ne reflète pas l’entière complexité du phénomène sectaire, par nature abscons. Les informations données n’ont pas non plus vocation à cibler tel ou tel mouvement en particulier, mais font objectivement état des saisines et témoignages reçus par la MIVILUDES à l’égard des risques potentiels, tout en retraçant leur origine et leur évolution et en informant sur les démêlés judiciaires dont certains mouvements ont déjà fait l’objet.
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