29 mars 2022 | Evangelical Focus

La haine envers les personnes en raison de leur foi est en augmentation en France, selon les premiers résultats de l’enquête menée par deux députés, commandée par le Premier ministre français Jean Castex.

Les députés La République En Marche (LERM) et MoDem (mouvement démocratique), Ludovic Mendes et Isabelle Florennes, ont présenté leur rapport lors d’une conférence de presse le 10 février, après plus de trente entretiens avec des représentants religieux, des autorités policières et judiciaires, et quatre déplacements à Strasbourg, Sarcelles, Lyon et Nantes.

Ils ont dénombré 1659 actes antireligieux en 2021 : 857 actes ont été commis contre des chrétiens, 589 contre des juifs, et 213 attaques contre des musulmans. Ces dernières ont augmenté de 38 % par rapport à 2019. Ces données viennent consolider le bilan provisoire présenté en décembre par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

« Une montée de la haine depuis dix ans »

« Il y a une montée de la haine depuis dix ans, qui s’aggrave à la fois en face à face et en ligne », a souligné Mendes.

Les deux députés ont expliqué que « toutes les confessions interrogées ont décrit une société de plus en plus haineuse et violente » à leur égard.

En outre, « les petites agressions quotidiennes sont de plus en plus fréquentes. Malheureusement, beaucoup semblent s’y habituer, ou plutôt apprendre à vivre avec », a ajouté Mendes.

Ils ont souligné que cette montée de la haine et de la violence « est alimentée par le discours politique, avec un discours qui n’a plus de limites », et ont plaidé pour « une meilleure éducation aux religions ».

Romain Choisnet, directeur de la communication du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a commenté l’étude sur twitter, soulignant que « pendant longtemps, les actes antichrétiens ont consisté en des dégradations ou des vols dans les lieux de culte, qui représentent encore la majorité des incidents, mais les violences physiques sont en augmentation ».

« La laïcité ne consiste pas à cacher la religion »

Dans un pays divisé par la récente et controversée nomination du philosophe chrétien Mark Sherringham à la tête du Conseil supérieur des programmes scolaires (CSP), les députés français « souhaitent que le débat sur les religions à l’école ne soit pas refusé, car la laïcité ne consiste pas à cacher la religion ».

Ludovic Mendes et Isabelle Florennes rendront leur rapport final début mars.

Note : Cet article a été corrigé — la croissance de 38 % par rapport à 2019 n’était pas liée aux attaques antireligieuses générales, mais aux attaques antimusulmanes.