9 mai 2022 | Angelo Bottone | Iona Institute

La violence contre les chrétiens en Europe est à la fois méconnue et sous-estimée, selon un nouveau rapport important. L’intolérance laïque et la violence physique islamiste sont deux grandes menaces pour la liberté religieuse, mais elles sont souvent minimisées par les médias.
L’Observatoire de l’intolérance et de la discrimination à l’égard des chrétiens en Europe (OIDAC) se penche sur cinq pays européens où les droits des chrétiens sont le plus sous pression, à savoir la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Suède et le Royaume-Uni.

L’organisation basée à Vienne a constaté qu’en 2019-20, les incidents anti-chrétiens, y compris les meurtres, ont augmenté en fréquence. En France, trois chrétiens ont été tués par des islamistes et de nombreux autres ont été blessés en 2019-20.

Selon le rapport, la plus forte tendance séculaire menaçant l’exercice de la liberté religieuse vise à marginaliser les chrétiens de la sphère publique. Même dans les pays qui ont la réputation d’être tolérants, comme la Suède, les chrétiens sont pratiquement exclus de certaines professions en raison de l’absence de droit à l’objection de conscience. Les médecins et les infirmières, par exemple, sont contraints de participer à des avortements.

La protection de la liberté d’expression pose problème dans les cinq pays couverts par le rapport. L’autocensure est de plus en plus fréquente sur la place publique, par crainte de conséquences négatives. Ce problème est exacerbé par des médias sensationnalistes et ignorants de la religion qui déforment ou dénaturent l’histoire et les opinions des chrétiens, lesquels sont fréquemment moqués ou critiqués de manière disproportionnée.

Le Royaume-Uni est le pays qui compte le plus de cas de poursuites judiciaires pour « discours de haine ». Des travailleurs ont été sanctionnés ou licenciés pour avoir défendu l’enseignement chrétien traditionnel sur le mariage ou la sexualité. Même des citations bibliques ont été considérées comme haineuses sur les médias sociaux et signalées à la police. (Nous avons vu un cas particulièrement radical de ce genre en Finlande récemment. Heureusement, la personne accusée, un ancien ministre du gouvernement, a été acquittée).

L’introduction de « zones de censure » autour des cliniques d’avortement par certaines autorités locales au Royaume-Uni et en Espagne a également limité la possibilité de prier et d’offrir de l’aide. La même chose est en train de se produire en Irlande du Nord, et il semble que ce soit également le cas dans le Sud.
Les droits des parents en matière d’éducation ont été limités, notamment en ce qui concerne l’enseignement de l’éducation sexuelle. Les élèves se voient refuser la possibilité de se retirer des cours qui contreviennent à leurs convictions religieuses et morales. Cette situation contraste avec l’approche adoptée à l’égard de l’éducation religieuse, où les options de retrait sont fortement protégées, à juste titre. En France, les élèves et les enseignants sont empêchés de manifester en public des sentiments ou des symboles religieux, mais dans tous les pays, les chrétiens ont le sentiment de ne pas pouvoir exprimer librement leurs opinions sans conséquences négatives.

La persécution des anciens musulmans est une préoccupation majeure en France et en Allemagne. Ceux qui se convertissent au christianisme sont confrontés à l’hostilité de leur famille et de leur communauté d’origine, sous forme de rejet, de menaces ou de violence physique. Cela se produit dans les zones sensibles, en particulier dans les quartiers sous l’influence de l’islam radical.

Même dans les zones où les chrétiens sont majoritaires, les églises sont de plus en plus souvent attaquées, parfois brûlées, et les célébrations sont interrompues. Le vandalisme contre les édifices religieux est également courant.

Contrairement à d’autres régions du monde, l’intolérance à l’égard des chrétiens est un phénomène nouveau en Europe occidentale et aucune recherche approfondie n’a été menée jusqu’à présent.

Le rapport formule un certain nombre de recommandations à l’intention des gouvernements, mais aussi des institutions des droits de l’homme et des membres de la société. Tout d’abord, la discrimination à l’égard des chrétiens doit être reconnue et contrôlée de manière appropriée. La législation ne doit pas limiter les droits des chrétiens, notamment sur la place publique. Les convertis doivent être protégés. Les stéréotypes négatifs doivent être évités et la représentation publique de l’histoire et des croyances des chrétiens doit être plus équilibrée et véridique, notamment par la promotion de l’alphabétisation religieuse.


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