9 mai 2022 | États-Unis | Heather Morrison | Mass Live

Le Temple satanique demande le lever du drapeau à l’hôtel de ville de Boston après que la Cour suprême a jugé que la ville avait violé la liberté d’expression en refusant d’arborer le drapeau chrétien.

Le Temple satanique espère hisser l’un de ses drapeaux devant l’hôtel de ville de Boston après que la Cour suprême a jugé que la ville avait violé la liberté d’expression en refusant d’arborer le drapeau d’un groupe chrétien.

« La liberté de religion est un principe fondamental dans une démocratie et la liberté de religion dépend de la neutralité du point de vue du gouvernement », a déclaré Lucien Greaves, cofondateur du Temple satanique, dans un communiqué. « Lorsque les fonctionnaires sont autorisés à préférer certains points de vue religieux à d’autres, nous n’avons pas de liberté religieuse, nous avons une théocratie ».

Boston a refusé de laisser Camp Constitution, une organisation chrétienne basée dans le New Hampshire, hisser son drapeau devant le troisième mât de la place de l’hôtel de ville dans le cadre d’une cérémonie en 2017, selon des documents judiciaires.

Le commissaire du département de gestion des biens de Boston a déclaré que faire flotter un drapeau religieux à l’hôtel de ville pourrait violer la clause d’établissement de la ville — qui interdit à un gouvernement d’établir une religion officielle.

Mais Boston a autorisé différents drapeaux dans le passé.

Entre 2005 et 2017, Boston a approuvé le lever d’environ 50 drapeaux uniques pour 284 cérémonies de ce type, selon des documents judiciaires. La majorité des drapeaux étaient d’autres pays, cependant, certains étaient associés à des groupes ou des causes, comme le Pride Flag.

Camp Constitution a poursuivi la ville, affirmant que le refus de Boston de les laisser hisser leur drapeau violait la clause de liberté d’expression du premier amendement.

Dans son arrêt de lundi, la Cour suprême a déclaré que Boston ne pouvait pas exercer de discrimination sur la base du point de vue du groupe religieux sans violer la Constitution.

« Nous concluons que, tout bien considéré, Boston n’a pas fait du lever et du déploiement des drapeaux de groupes privés une forme de discours gouvernemental », a déclaré la Cour suprême. Cela signifie, en retour, que le refus de Boston de laisser Shurtleff et Camp Constitution hisser leur drapeau sur la base de son point de vue religieux a « restreint » leur « liberté d’expression ».

Maintenant, le Temple satanique veut hisser son propre drapeau — bien qu’il ne sache pas exactement lequel.

« Nous avons plusieurs modèles de drapeaux qui ont déjà été produits, et nous n’avons pas encore discuté de celui qui pourrait être le meilleur pour cet objectif spécifique », a déclaré Greaves.

Le groupe a ouvert son premier siège officiel à Salem en 2016.

Ils ne considèrent pas Satan comme une figure maléfique, mais comme quelqu’un qui a osé remettre en question l’autorité. Le groupe défend surtout la séparation de l’Église et de l’État et est connu pour avoir tenté d’obtenir que sa statue idolâtre d’une tonne à tête de chèvre soit placée à côté du monument des 10 commandements sur les terrains publics.

Le groupe a récemment déclaré dans une lettre adressée à l’Administration des denrées alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration) que l’avortement fait partie d’un rituel religieux et que le fait d’empêcher l’accès aux traitements permettant de mettre fin à une grossesse constitue une violation de la liberté religieuse.

Cette annonce est une réponse à la loi texane sur l’avortement, entrée en vigueur le 1er septembre, qui interdit l’avortement après la détection d’un battement de cœur fœtal. Lundi, un rapport de Politico indiquait que la plus haute juridiction du pays avait voté en faveur de l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, l’arrêt historique de 1973 qui a légalisé l’avortement dans tout le pays.

J’espère qu’avec la fuite de l’ébauche de l’opinion majoritaire de la Cour suprême renversant Roe v. Wade, davantage de personnes se rendront compte que les efforts du Temple satanique sont en fait des batailles de première ligne à enjeux élevés pour préserver les droits fondamentaux de tous, et pas seulement des « farces » intelligentes pour exposer des hypocrisies déjà bien connues », a déclaré Greaves.


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