19 mars 2023 | WPSD Local

Des hommes musulmans qui priaient ensemble dans leur unité d’habitation d’une prison du Missouri ont été aspergés de gaz poivré, agressés physiquement par des agents pénitentiaires, puis victimes de représailles lorsqu’ils se sont plaints, selon une action en justice.

L’action en justice a été déposée jeudi par le Council on American-Islamic Relations-Missouri et le CAIR Legal Fund contre des responsables du Missouri Department of Corrections et plusieurs employés du Eastern Reception, Diagnostic and Correctional Center de Bonne Terre, dans le Missouri.

« Cette action en justice vise à demander des comptes aux représentants de l’État et à faire respecter les droits de tous les citoyens », a déclaré dans un communiqué Kimberly Noe-Lehenbauer, avocate du CAIR spécialisée dans les droits civils. « Une fois qu’une personne entre dans un établissement correctionnel, elle ne perd pas ses droits les plus fondamentaux et devient une cible ouverte pour la violence et les abus. »

Le service correctionnel n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire vendredi.

L’action en justice allègue que les hommes musulmans avaient été autorisés à prier ensemble à de nombreuses reprises dans leur unité de logement à la prison après que leur chapelle ait été fermée pendant la pandémie de COVID-19.

Le 28 février 2021, alors que neuf hommes musulmans étaient en train de prier, un agent pénitentiaire leur a brusquement demandé d’arrêter, alors que les hommes avaient déjà prié ensemble trois fois ce jour-là, selon l’action en justice. Jusqu’à 20 officiers ont répondu à la scène.

Deux des hommes ont cessé de prier et se sont éloignés. Deux autres ont également cessé de prier mais ont été menottés. Cinq des hommes ont été aspergés de gaz poivré, certains alors qu’ils étaient menottés, et un prisonnier a été battu, selon l’action en justice.

Sept des hommes ont été placés en isolement, où ils n’ont pas eu droit à des vêtements différents, au chauffage ou à des lits. Ils n’ont bénéficié d’aucune évaluation médicale, d’aucun lavage des yeux, d’aucune douche, d’aucun produit de nettoyage ni d’aucun conseil médical, indique l’action en justice.

Les hommes ont d’abord été accusés d’une infraction majeure pour « actes de désobéissance organisée » par trois délinquants ou plus. Cette accusation a ensuite été réduite à une violation de conduite mineure. Ils ont été reconnus coupables et libérés de l’isolement le 10 mars 2021.

L’action en justice allègue que certains des hommes ont été transférés dans d’autres prisons sans raison, tandis que d’autres ont été continuellement soumis à des violences physiques et à des humiliations ou ont fait l’objet de représailles après avoir porté plainte.

Les défendeurs sont accusés d’avoir violé les droits constitutionnels des détenus, notamment le droit de pratiquer librement leur religion, d’être protégés contre les peines cruelles et inhabituelles et d’être protégés contre la discrimination fondée sur la race.

Les plaignants demandent un procès avec jury et que le tribunal accorde des dommages et intérêts appropriés.