Le tribunal correctionnel d’Epinal a déclaré jeudi 10 mai irrecevable une demande de dissolution d’une association militant contre la construction d’un lieu de culte pour les témoins de Jéhovah à Deyvillers (Vosges).

Le plaignant, l’Association régionale des témoins de Jéhovah de l’Est de la France, avait déposé une notification en dissolution de l’Association de défense de l’environnement de Deyvillers (Aded) au motif qu’elle orchestrait “une campagne de dénigrement systématique” en menant “des actions de nature discriminatoire pour empêcher la construction d’un édifice de culte”.

L’Aded milite depuis 2004 contre la construction d’une “salle du Royaume” dans cette petite ville vosgienne de 1.500 habitants, le maire René Crozat ayant refusé pour des raisons “techniques” la construction du lieu de culte à l’entrée de sa commune.

Dans un référendum organisé en décembre 2004, 98% des votants s’étaient prononcés contre la construction d’un temple de 1.500 places sur un terrain de six hectares acquis 600.000 euros.
En avril à l’audience, l’avocat de l’Aded, Me Gérard Welzer, avait plaidé l’irrecevabilité de la demande de dissolution en arguant qu'”il n’y avait eu aucune infraction”, notamment pour trouble à l’ordre public, et que “la “liberté d’association était en cause”.

Au prononcé du jugement, le président de l’Aded, Hubert Sylvestre, s’est dit “soulagé”, se félicitant que “la liberté” d’expression ait été “préservée” par le tribunal.
En janvier 2006, l’Aded avait porté à l’Assemblée nationale une pétition signée par 800 personnes réclamant le soutien des députés contre le projet de construction des témoins de Jéhovah.

La pétition demandait également aux députés d’intervenir auprès du ministre des Finances pour exiger de la secte le règlement de l’intégralité de sa dette fiscale de 45 millions d’euros, conformément à une décision de la Cour de cassation d’octobre 2004.
Source : La Croix/AIDLR-France