Plus d’un million de musulmans ouïghours ont été internés en Chine, dans des camps d’endoctrinement et de travaux forcés, selon l’ONU. Des documents secrets du gouvernement chinois, obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et publiés le 24 novembre par dix-sept groupes de presse à travers le monde, révèlent les détails de leurs conditions de détention dans la région du Xinjiang au nord-ouest du pays.

Selon Pékin, il s’agit de simples centres de rééducation et de formation professionnelle où viennent des volontaires. D’après les documents qui ont fuité, les dortoirs sont verrouillés à double tour, la vidéosurveillance est « sans angle mort, » jusque dans les toilettes et des directives strictes empêchent les « élèves » de s’évader.

Il s’agit pour les autorités chinoises d’obliger cette population musulmane turcophone à quitter l’islam pour embrasser l’idéologie du Parti communiste. Les motifs d’internements peuvent être aussi anodins que le simple fait de pratiquer la prière ou le jeûne, de refuser de boire de l’alcool et de fumer des cigarettes, de communiquer via WhatsApp ou de posséder plus d’un couteau de cuisine à la maison, rapporte la professeure Vanessa Frangville, responsable de la Chaire d’études chinoises à l’Université libre de Bruxelles, interviewée par Radio Canada. Les hommes entre 20 et 60 ans sont particulièrement ciblés. Le document émanant des autorités chinoises mentionne que les « élèves » doivent être internés pendant au moins un an.

Pour le chercheur allemand Adrian Zenz, il s’agirait de l’internement de masse ethnoculturel le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale.

La rédaction d’Evangeliques.info / Radio Canada