Janvier 2020 / Communiqué de presse d’Aide à l’Église en Détresse

Thomas Heine-Geldern, président de l’Aide à l’Église en Détresse, présente les attentats commis contre trois églises au Sri Lanka comme « la terrible apogée » des persécutions endurées par les chrétiens en 2019. 250 personnes sont mortes dans ces attaques du mois d’avril, mais outre ces violences, le président se montre « préoccupé » par des formes plus pernicieuses de persécutions, en particulier en Chine et en Inde.

PRISE DE CONSCIENCE EN EUROPE

M Heine-Geldern, note toutefois qu’« en Europe occidentale, les personnalités politiques et les leaders d’opinion parlent désormais beaucoup plus de la liberté religieuse ». À titre d’exemple encourageant, il cite le message vidéo du Prince Charles, héritier du trône britannique, enregistré à Noël pour l’AED. Dans ce message, le prince attire l’attention sur la souffrance et la persécution croissantes des chrétiens dans le monde entier et lance un appel à la solidarité.

Dans ce contexte, le président de l’AED rappelle la demande faite aux organisations multinationales et intergouvernementales de protéger la liberté religieuse en tant que droit humain fondamental. « Il est difficile de croire que dans un pays comme la France, on a encore enregistré cette année plus de 230 exactions commises contre des institutions chrétiennes. Les événements au Chili, où quarante églises ont été profanées et endommagées depuis la mi-octobre, sont aussi choquants. »

NOËL ENDEUILLÉ AU NIGERIA

En ce qui concerne l’Afrique, le président de l’AED est particulièrement préoccupé par la situation des chrétiens au Nigeria, où des terroristes islamistes de Boko Haram sévissent dans le nord du pays et le long de la frontière avec le Cameroun. « La veille de Noël, le village chrétien de Kwarangulum, situé dans l’État fédéral de Borno, a été attaqué par des djihadistes qui ont abattu sept personnes, enlevé une jeune femme et incendié les maisons et l’église. Un jour plus tard, un groupe dissident de Daesh a diffusé une vidéo qui, selon eux, montre l’exécution de dix chrétiens et d’un musulman dans le nord-est du Nigeria. Nous sommes accablés par ces événements. Pendant que nous célébrons Noël, d’autres sont endeuillés et vivent dans la crainte. »

L’année 2019 a également été fatale pour les chrétiens du Burkina Faso, poursuit Thomas Heine-Geldern. « Selon nos informations, au moins sept attaques ont été perpétrées contre des communautés catholiques et protestantes, durant lesquelles 34 chrétiens – dont deux prêtres et deux pasteurs – ont été assassinés. Nos partenaires de projet nous parlent d’une tentative de déstabiliser le pays, d’attiser des conflits religieux et d’enflammer la violence ».

MENACE DE DISPARITION EN IRAK

M Heine-Geldern revient sur les propos de l’archevêque d’Erbil, Mgr Bashar Matti Warda, qui a attiré l’attention sur le danger planant sur les chrétiens en Irak et sur leur situation : « l’invasion du groupement terroriste Daesh n’a été qu’une des nombreuses attaques contre cette communauté de chrétiens ». Avant l’émergence de Daesh, il y en avait déjà eu plusieurs autres « et à chaque attaque, le nombre de chrétiens en Irak – et en Syrie – diminue de façon spectaculaire». L’intensification de la crise au Liban aggrave la situation des chrétiens dans le pays et crée en même temps, comme effet secondaire, de nombreux obstacles pour l’aide humanitaire à la population en Syrie.

Cependant, Mr Heine-Geldern regarde aussi l’année avec gratitude : « Ce qui est magnifique dans notre travail, c’est qu’en sus de la croix et de la souffrance dont nous sommes témoins, il nous est aussi permis d’éprouver le grand amour de nombreuses personnes. Prenons par exemple la Syrie, un pays qui est toujours en guerre. Au cours des dernières années, nous nous y sommes rendus à plusieurs reprises et avons été impressionnés par la manière dont tous –laïcs engagés, religieuses, prêtres et évêques, soutenus par la générosité de nos donateurs – entreprennent tout leur possible pour atténuer la détresse spirituelle et matérielle des gens ».