31 juillet 2022 | International Christian Concern

Plus de 10 chrétiens ont été tués mardi 21 juin lorsqu’un groupe extrémiste islamiste a tendu une embuscade à leurs trois véhicules en République démocratique du Congo (RDC).

L’attaque s’est produite près du village de Makisabo, à Beni. Les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe extrémiste islamiste, auraient bloqué la route, tiré sur tous les passagers et incendié les véhicules.

Les activités le long de la route Beni-Kasindi ont depuis été interrompues. International Christian Concern (ICC) s’est entretenu avec l’un des opérateurs de taxi le long de cette route, qui est le seul corridor reliant l’Ouganda et la région orientale de la RDC.

« L’incident de 17 heures a entraîné la mort de nos collègues chauffeurs et de nos clients qui voulaient atteindre leur domicile et rejoindre leur famille », a déclaré l’opérateur de taxi. « Nous sommes attristés que les rebelles de l’ADF continuent de nous rendre la vie difficile ici au Congo. Il n’y a pas un seul jour où ils ne tuent pas des gens. Les villages ne sont pas sûrs. Les routes ne sont pas sûres. Les villes ne sont pas sûres. Nous ne vivons que par la miséricorde de Dieu. Maintenant, nous ne pouvons pas travailler parce qu’ils ont attaqué Makisabo. Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre avant que la route ne soit rouverte ».

Cette attaque intervient un jour après que les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) se sont réunis à Nairobi, au Kenya, sous la direction de son président, le président Uhuru Kenyatta, pour discuter de la situation sécuritaire dans la région orientale de la RDC. Les participants ont convenu d’accélérer les efforts régionaux pour « atteindre une paix et une sécurité durables dans l’est de la RDC », de déployer davantage de forces pour mener des opérations conjointes avec l’armée congolaise et d’appeler à un « exercice de désarmement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ».

Les dirigeants de l’Église ont condamné l’attaque, la qualifiant d’atrocité contre les chrétiens.

« Nous savons que la situation de guerre au Congo est complexe, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que les groupes rebelles ciblent les chrétiens », a expliqué un évêque local. « Nous avons des preuves que les tueurs ont établi des liens avec [l’] État islamique (ISIS) et des survivants nous ont avoué qu’on leur avait demandé de réciter la shahada s’ils voulaient survivre. Nous avons des pasteurs qui ont été tués pour avoir refusé de renier le Christ et de se faire islamiser. Nous demandons des prières et du soutien pour prendre en charge des millions de réfugiés, de veuves et d’orphelins. »

Le vendredi 17 juin, alors qu’il traversait la zone déchirée par la guerre du territoire de Beni, le personnel de l’ICC a été témoin des conséquences d’une nouvelle attaque contre des voyageurs. Ils ont vu qu’un véhicule avait été pris en embuscade et incendié le long de la route Beni-Butembo. Les cinq passagers ont également été tués.

Le représentant de l’ICC a rapporté : « Les rebelles de l’ADF avaient assiégé la même route que celle que nous empruntions, et nous sommes passés devant le lieu de l’attaque alors que les corps calcinés avaient été ramassés et que la carcasse de la voiture fumait encore. Aussi effrayant que cela puisse être, nous avons sympathisé avec les habitants et prié pour les familles touchées. »