18 avril 2023 | Human Rights Committee

Le Comité international des droits de l’homme (IHRC) est choqué d’apprendre la violente attaque qui a eu lieu le 3 mars 2023, lors de la journée inaugurale de la 98e convention annuelle des musulmans ahmadis du Bangladesh, qui s’est tenue à Ahmednagar, Panchagarh.

Des fanatiques religieux incités par des religieux extrémistes ont attaqué la convention sous la forme d’une foule nombreuse. La foule a vandalisé, incendié et pillé plusieurs dizaines de maisons et de magasins appartenant à des musulmans ahmadis.

Au cours de l’attaque, Jahid Hasan, un jeune homme d’environ 25 ans, a été frappé à mort alors qu’il tentait de protéger l’enceinte de la convention. Quatre autres personnes ont été transportées d’urgence à l’hôpital dans un état grave, tandis que plusieurs dizaines d’autres ont été blessées à un degré moindre. Il est particulièrement tragique que l’attaque ait eu lieu en plein jour, sous les yeux de la police, souvent silencieuse.

Plusieurs maisons ont été complètement brûlées, ne laissant rien derrière elles. La veille de l’attaque, des jeunes avaient également vandalisé et incendié plusieurs maisons, violant même une tombe et brisant la pierre tombale de membres âgés de la communauté.

Malgré les assurances données par le commissaire du district et le surintendant de la police du district que les mesures nécessaires seraient prises pour assurer la sécurité de la convention annuelle, la police est restée silencieuse ou indulgente pendant la majeure partie de l’attaque.

La CIRH condamne cette violente attaque et appelle les autorités à prendre des mesures rapides et efficaces pour traduire les auteurs en justice. Le droit à la liberté de réunion pacifique et à la pratique de sa foi est un droit humain fondamental qui doit être protégé. Nous présentons nos plus sincères condoléances aux victimes et à leurs familles.

Nous sollicitons votre soutien, ainsi que celui de vos amis et contacts, pour une action forte visant à réclamer au gouvernement du Bangladesh la liberté de religion et la sauvegarde des droits humains fondamentaux. Le monde devrait faire pression sur le gouvernement du Bangladesh pour qu’il mette la main sur tous les coupables qui ont nourri la haine et incité à la violence, ce qui a conduit à cette attaque brutale et à ces meurtres d’Ahmadis. En outre, tous les agresseurs des meurtres brutaux d’Ahmadis devraient également être traduits en justice, ce qui est une priorité urgente de l’État.

On assiste à une augmentation des incidents de persécution religieuse par des acteurs non étatiques à l’encontre des Ahmadis résidant dans tout le Bangladesh. Malgré ces incidents, le gouvernement et les forces de l’ordre n’ont pas réussi à protéger les membres de la communauté ahmadiyya ni à endiguer les discours de haine. Cette persécution continue témoigne du mépris total des droits de la communauté au Bangladesh et crée un profond sentiment d’insécurité chez les membres de la communauté musulmane ahmadiyya.

Le 13 juillet 2021, les experts des droits de l’homme des Nations unies ont exprimé leur profonde inquiétude face au manque d’attention porté aux graves violations des droits de l’homme perpétrées contre la communauté ahmadiyya dans le monde entier et ont appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre fin à la persécution persistante des Ahmadis.

Nous demandons instamment à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement du Bangladesh pour qu’il honore sa responsabilité, qu’il assure une protection efficace et la liberté de pratique religieuse aux Ahmadis, qu’il prenne des mesures juridiques énergiques pour que les cerveaux et les auteurs de ces attaques vicieuses soient traduits en justice, et qu’il mette la mise en œuvre de ses lois et de ses pratiques en conformité avec les normes internationales telles qu’ordonnées par l’article 20 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (articles 2 et 18) et par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) (articles 25 et 26).